Les parents de Raymond Ellis ont été présents chaque jour du procès des cinq accusés du meurtre de leur fils. Hier, ils ne sont pas allés au centre judiciaire Gouin.

C'est dans leur logement de Lachine qu'ils ont encaissé le choc.

Joyce et Raphaël Ellis ont été incapables de retenir leurs larmes en apprenant la décision de la juge Sophie Bourque d'ordonner un arrêt du processus judiciaire. «Ces gars-là vont courir dans les rues. Je ne peux y croire. Ils ne paieront pas pour leur crime et d'autres vont se faire tuer», a dit Mme Ellis, rencontrée par La Presse à son domicile hier après-midi.

 

«Perdre Raymond, ça a été comme perdre mon bras droit. Aujourd'hui (hier), c'est comme si je perdais mon autre bras», a ajouté la mère de quatre enfants, inconsolable.

«Les accusés s'amusaient dans le box durant le procès. Ils rigolaient entre eux. Ils ne montraient aucune dignité. Je ne suis pas étonné qu'ils n'en aient pas montré aujourd'hui (hier)», a ajouté le père, Raphaël Ellis, faisant référence à l'attitude triomphante des accusés à leur sortie du centre judiciaire Gouin et retransmise à la télévision.

Après avoir lu son jugement, la juge Sophie Bourque a souligné le respect, la dignité et le courage du couple Ellis pendant toute la durée du processus judiciaire. Le couple était présent à une audience qui a eu lieu avant Noël où la juge est sortie de ses gonds et a semoncé le procureur de la Couronne. «Quand j'ai vu l'attitude de la juge envers la Couronne, j'ai eu peur. Je me doutais qu'elle allait prendre cette décision», a ajouté Mme Ellis.

Le couple veut prendre le temps de digérer la décision avant de faire d'autres commentaires sur l'affaire. «C'est terrible ce qu'on vit. On veut analyser le jugement et voir quels sont nos recours», a expliqué M. Ellis.