Un adolescent de 14 ans accusé d'avoir poignardé un autre jeune au métro Joliette début décembre a plaidé coupable, hier, au tribunal de la jeunesse de Montréal. Malgré son jeune âge, il avait déjà commis plusieurs agressions violentes.

Au moment de la bagarre au métro Joliette, le 7 décembre dernier, il venait tout juste de terminer une probation de six mois pour voie de fait sur un policier. Il a aussi déjà frappé un chauffeur d'autobus, en plus d'avoir intimidé d'autres jeunes pour leur voler leur iPod.

«Compte tenu de la répétition et de la violence des actes, vous resterez détenu. Il y a des choses extrêmement inquiétantes dans ce dossier», a expliqué le juge Louis Grégoire au jeune homme impassible.

Vers 22h15, l'adolescent au physique imposant est passager dans l'autobus 67 en direction du métro Joliette. La victime, un adolescent de 15 ans à la petite stature, monte à bord. L'agresseur l'invective sans raison apparente. Cela ne va pas plus loin. Une fois à l'intérieur de la station, les deux ados attendent le métro dans des directions différentes. Mais l'agresseur continue à le narguer et l'invite à se battre. Avec ses mains, il imite le signe du gang de rue des Bloods (Rouges).

«Malheureusement pour la victime, elle a accepté l'offre de se battre», a raconté la procureure de la Couronne, Marie Vauclair. Les deux ados se sont rejoints à mi-chemin des deux quais. L'agresseur a immédiatement sorti un couteau de type «papillon», une arme prohibée, et a poignardé sa victime à six reprises. Un policier était déjà dans la station pour remplir un rapport de vol. Il est intervenu rapidement pour maîtriser l'agresseur. La victime ensanglantée a été transportée d'urgence à l'hôpital. Elle a eu de la chance. Ses entailles à un bras, au dos, à la hanche et sous le sein n'étaient pas trop graves. Elle a reçu son congé de l'hôpital le lendemain.

L'adolescent a plaidé coupable à un chef d'accusation de voie de fait grave, et un autre de possession d'arme prohibée, hier. Il a aussi plaidé coupable dans deux autres dossiers de voie de fait, dont l'agression gratuite d'un chauffeur d'autobus survenu le 21 novembre dernier. «Vous avez été chanceux, Monsieur. Les charges retenues contre vous auraient pu être plus importantes», a dit le juge à l'adolescent qui ne semblait pas l'écouter.

Ses parents, sa cousine et son grand-père étaient présents à l'audience. «Je suis convaincu que les valeurs des parents ne sont pas en cause. Parfois, l'influence de l'extérieur a plus d'impact «, a ajouté le juge. À leur sortie, les parents ont nié que leur fils fasse partie d'un gang de rue. «Mon fils n'est pas dans un gang. Il a fait des signes de gang comme tous les jeunes en font. C'est à la mode», a indiqué la mère, l'air très ébranlée par les événements. L'adolescent reviendra en cour le 5 février à l'étape des plaidoiries sur la sentence.