La rengaine commence à être connue: un homme sans histoire, aimé de tous, qui perd la tête après une rupture amoureuse. La situation paraît cependant beaucoup moins familière quand l'homme en question est le voisin d'à côté.

Vendredi soir, dans l'arrondissement de Saint-Léonard, à Montréal, Michel Couture a disjoncté, cassé une fenêtre de sa maison pour en sortir un fusil et tirer vers les ambulanciers venus lui porter secours.

Deux heures plus tôt, sa voisine discutait avec lui, comme elle en avait l'habitude. «Il était en crise, se rappelle-t-elle. Il voulait parler à sa femme, à sa fille. Il me disait souvent que sa femme l'avait laissé, qu'il était triste parce qu'il était tout seul.» La voisine l'a ensuite entendu parler au téléphone. Ce serait un membre de sa famille qui aurait alerté les autorités, a révélé Urgences-santé. Ni Urgences-santé ni le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) ne sont en mesure d'indiquer si Michel Couture souffrait de problèmes de santé mentale. Chose certaine, il était en situation de détresse psychologique, vendredi, quand il a ouvert le feu à deux reprises, forçant l'évacuation de plusieurs résidants du secteur qu'il habite depuis 15 ans.

Sa voisine, qui partage un balcon avec lui depuis son arrivée dans la rue de Pontoise, sait que M. Couture vit seul depuis au moins le mois de juillet. Elle n'a jamais vu sa femme ni sa fille. L'homme était cadre dans une société d'État, ajoute-t-elle. «On faisait des barbecues, on discutait. Quand j'arrivais avec des sacs plein les mains, il m'aidait», raconte-t-elle. «Dans la vie, il était un ange. C'est triste.»

En attente d'accusations

Michel Couture subit maintenant une évaluation médicale, après quoi une décision concernant les accusations déposées contre lui sera prise, a expliqué le SPVM dimanche. L'homme de 60 ans pourrait faire face à des accusations de tentative de meurtre, notamment. Il aurait tiré en direction des autorités à deux reprises, et l'utilisation du registre des armes à feu a été essentielle dans cette histoire, selon la police de Montréal. C'est en effet après avoir constaté que le forcené possédait une arme à longue portée que les policiers ont choisi d'agrandir le périmètre de sécurité, qui s'étendait des rues Jean-Talon à Bélanger, au sud, et du boulevard de l'Assomption au boulevard Lacordaire, vers l'est.

L'homme s'est finalement rendu aux policiers un peu après 4 h, samedi matin, sans résister.