La Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys (CSMB) souhaite qu'on détermine «le plus rapidement possible» la sanction réservée à l'enseignant qui a montré à ses élèves la vidéo scabreuse de Luka Rocco Magnotta. Elle poursuit présentement son enquête. Elle doit «procéder à des vérifications additionnelles avant de statuer».

La commission qualifie le geste «d'inadmissible». «Toutes les conséquences sont envisagées, allant jusqu'au congédiement de l'enseignant», a-t-elle rappelé par voie de communiqué.  

«Compte tenu de la gravité du dossier, la CSMB déploie toutes les mesures nécessaires afin de rendre une décision le plus rapidement possible», a-t-elle ajouté.  

L'enseignant, un homme de 29 ans, donnait le cours d'histoire et éducation à la citoyenneté à l'école secondaire Cavelier-De LaSalle, à Montréal. Il s'agit d'un suppléant. Son contrat se terminait le 30 juin. C'est le matin du lundi 4 juin qu'il a montré la vidéo à ses élèves durant son cours. L'incident a rapidement fait le tour de l'école. À la fin de la journée, il était suspendu avec solde, selon les dispositions de la convention collective.

Il a raconté mercredi sa version des faits en personne au secteur des relations de travail de la CSMB, en compagnie d'un représentant syndical. Il avait déjà envoyé un courriel pour expliquer son geste.

Le contenu de la vidéo est «aussi inapproprié qu'offensant», dénonce la CSMB.

Elle procède à des vérifications pour comprendre pourquoi les filtres informatiques n'ont pas bloqué le site qui hébergeait la vidéo sordide, où le présumé meurtrier tue et démembre sa victime, Jun Lin.

Une «cellule volante de crise», composée de psychologues et psychoéducateurs, a déjà été déployée sur le terrain. Ces spécialistes ont rencontré les étudiants durant deux journées. En raison de la «forte médiatisation du dossier», ils sont de retour aujourd'hui à l'école, explique la CSMB.

Interviewés par d'autres médias, des étudiants ont défendu l'enseignant. Ils ont soutenu que ce serait à la demande de certains jeunes que le professeur a accepté de montrer la vidéo. La CSMB ne veut pas commenter ces affirmations.

«Épouvantable», juge Courchesne

Ce matin à l'Assemblée nationale, la ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne, a vivement réagi à l'incident. «C'est épouvantable», a-t-elle lancé. «J'ai compris qu'il a été suspendu. Je trouve cela effrayant. C'est un manque de jugement total. Je ne vois aucune vertu pédagogique à l'intérieur de ça.»