Ça chauffe à l'Université de Montréal: les chargés de cours se sont donné un mandat de grève au cours du week-end, et c'est au tour des professeurs de cheminer en ce sens cette semaine.

Une réunion extraordinaire du conseil syndical est convoquée demain, à laquelle participeront une soixantaine de représentants de départements. À l'ordre du jour se trouve la question du mandat de grève.

 

Le président du syndicat des professeurs, Louis Dumont, note que tout mandat de grève doit nécessairement être avalisé en assemblée générale, «c'est dans l'air depuis longtemps».

«Il y a fermeture complète de l'Université. On nous oppose un gros non, c'en est démoralisant.»

L'embauche de professeurs est le principal différend entre l'Université et ses professeurs, indique pour sa part Luc Granger, vice-recteur adjoint aux affaires professorales (le représentant de l'administration). «Les professeurs veulent un plancher d'emplois dans la convention. Ils réclament un nombre X d'enseignants pour un nombre X d'étudiants. Nous, on dit que ça n'est pas une question de convention collective, mais une question administrative.»

La question des salaires est plus centrale en ce qui concerne les chargés de cours. Selon Francis Lagacé, le président de leur syndicat, ils demandent un rattrapage de 7,7% en trois ans, plus une augmentation de 4% par année. «Ça donne 12% d'augmentation en trois ans», dit M. Lagacé.

Plutôt 18,5% sur trois ans, calcule Luc Granger.

L'Université de Montréal plaide les pressions gouvernementales, la nécessaire atteinte du déficit zéro et sa dette de 140 millions. À cela, aussi bien le syndicat des professeurs que celui des chargés de cours répliquent que l'Université de Montréal aurait dû y songer l'automne dernier quand elle a consenti à ses cadres supérieurs des augmentations de salaire totalisant 2,5 millions.

Si le ton monte avec ce mandat de grève en poche pour les chargés de cours et un autre qui s'annonce avec les professeurs, un conciliateur est au dossier dans les deux cas.