En Californie comme ailleurs aux États-Unis, les élèves doués ont des choix limités. Certains vont à l'école publique et sont meilleurs que tout le monde. D'autres fréquentent des écoles privées, avec les coûts faramineux que cela comporte pour leurs parents.

Et d'autres habitent à Palo Alto, une ville de surdoués dans la Silicon Valley.Palo Alto est une petite ville tranquille, connue internationalement comme l'un des endroits phares de la Silicon Valley. On y trouve le siège social de Facebook et de Hewlett-Packard, notamment. C'est à Palo Alto qu'habite Steve Jobs, le grand patron d'Apple, et à Menlo Park, tout près, qu'a été fondée Google.

La ville compte moins de 60 000 habitants, mais les entreprises présentes sur son territoire emploient 100 000 personnes. La vaste majorité des travailleurs sont hyper qualifiés, et veulent que leurs enfants aient la meilleure éducation qui soit.

«Un des problèmes récurrents dans les milieux scolaires, c'est que les parents ne sont pas intéressés par ce qui se passe à l'école, note Linda Common, directrice adjointe de la Commission scolaire de Palo Alto. Ici, nous avons le problème inverse. Les parents sont trop intéressés.»

Palo Alto est reconnue pour la qualité de ses écoles publiques. La Palo Alto High School, fondée en 1898, est constamment citée comme l'une des meilleures des 18 000 écoles secondaires au pays.

Les étudiants y sont encouragés à apprendre plusieurs langues et à poursuivre des projets de recherche plus poussés que ceux proposés dans certains collèges. L'école de 1700 élèves compte cinq journaux et magazines publiés régulièrement, de même d'une chaîne de nouvelles qui diffuse sur le Net. L'équipe de robotique de l'école est particulièrement forte dans les compétitions nationales.

:Proche de Stanford

«Au fil des ans, 84 élèves de la Palo Alto High School ont décroché une Bourse nationale du mérite, note Mme Common. C'est renversant.»

Selon elle, c'est la proximité de l'Université Stanford qui incite les jeunes à exceller. «Je ne peux pas parler pour tout le monde, mais je sais que dans certaines familles, la pression est immense pour que les jeunes puissent accéder à Stanford. C'est l'objectif que plusieurs visent.»

Les écoles publiques de Palo Alto sont si réputées que bien des familles déménagent dans les limites du district afin d'avoir un accès aux établissements.

Et il y a des files d'attente. «À l'école primaire, les nouveaux arrivants s'inscrivent sur une liste et doivent fréquenter une école à l'extérieur du district le temps qu'une place se libère. Ça peut parfois prendre des années.»

Le niveau élevé des cours et l'engagement exceptionnel des parents et des professeurs place les écoles du secteur dans une classe à part, note Mme Common, qui déplore que les établissements publics aux États-Unis soient souvent sous financés, et incapables de répondre aux besoins des meilleurs élèves.

«Souvent, les écoles publiques ne savent que faire des élèves doués. Chez nous, le problème est différent. Les bons élèves sont parfois démoralisés. Ils ont des notes de 75, mais quand la moitié de la classe a 90, c'est difficile d'être motivé.»