Lancer sa gomme à effacer en l'air. Ne pas mettre sa cravate. Arriver en retard aux cours. Insulter les professeurs. Nicolas (prénom fictif) «était un peu rebelle» lorsqu'il fréquentait un collège réputé de Montréal, raconte sa mère.

Lors d'une sortie scolaire, il a embrassé une fille, qui s'en est plainte le lendemain. Nicolas a aussitôt été renvoyé. C'était au printemps 2008. Il a par la suite dû passer de longs mois à la maison et n'est retourné au collège que pour les examens de fin d'année. «Les collèges privés prennent au départ une élite, par leurs examens d'entrée, puis c'est tolérance zéro sur le plan des problèmes de comportement, constate la mère. Ils préfèrent mettre un enfant dehors, pour garder leur réputation.» Surtout quand les notes de l'élève ne sont pas des plus brillantes, ce qui était le cas de Nicolas.

Sur le coup, l'adolescent était «un peu déçu», se souvient-elle. «Mais maintenant, il est content, parce que c'était une grosse structure à l'encadrement très rigide, qui le dérangeait.»

À la rentrée suivante, Nicolas a été admis dans un collège privé plus petit, où il a malheureusement recommencé les mauvais coups. La direction a toutefois pris le temps de rencontrer longuement sa mère, ce qu'elle a apprécié.

«Ils donnent une chance à Nicolas parce qu'ils ont vu qu'il n'avait pas un mauvais fond», indique-t-elle. Et les notes de l'adolescent se sont améliorées, ce qui ne nuit pas.

Nicolas est averti: sa prochaine incartade le mènera dans une école publique, ce que redoute sa mère. «Comme il manque énormément de confiance en lui, j'ai peur de ses fréquentations au public», explique-t-elle.