Soulagement pour certains, retour à la planche de dessin pour d'autres. Les membres de l'aile jeunesse de l'ADQ, réunis en congrès ce week-end à Lévis, ont finalement voté contre l'abolition de la formation pré-universitaire au cégep. Cette proposition a suscité une véritable levée de bouclier de la part de dizaines d'associations étudiantes et de professeurs au cours de la journée.

L'idée ne sera toutefois pas abandonnée, à indiqué à La Presse le président de l'aile jeunesse de l'ADQ, Martin-Karl Bourbonnais.

«Les membres ont décidé de renvoyer la proposition à la Commission politique de l'aile jeunesse pour qu'elle soit modifiée car ils ne parvenaient pas à s'entendre sur la méthode à adopter pour effectuer ce changement, a-t-il expliqué. Certains préféraient par exemple qu'une année soit ajoutée à l'université plutôt qu'au primaire. Bref, l'idée n'a pas été remise en cause sur le fond.»

La proposition initiale débattue au cours de la journée de samedi par les jeunes adéquistes suggérait d'abolir les deux années de formation pré-universitaire au cégep pour les remplacer par une année au primaire et une année au secondaire. Des professeurs du collégial auraient alors été relocalisés au niveau secondaire. La formation technique aurait toutefois été maintenue.

Cette idée n'a pas tardée à être vivement critiquée par de nombreux groupes qui ont accusé l'aile jeunesse de «manquer d'attention» ou qui ont qualifié l'idée de «farfelue».

18 autres propositions mises de l'avant

Malgré ce refus, les militants ont toutefois choisi d'appuyer 18 propositions qui visent en grande majorité de réduire la taille de la dette.

En outre, les jeunes adéquistes préconisent un dérèglement des frais de scolarité, une hausse de la TVQ de trois points, la privatisation de la Société des alcools du Québec, une privatisation partielle d'Hydro-Québec, l'abolition du Fonds des générations et de la réduction des prix minimums sur la bière et sur l'essence.

«Ce n'est pas un virage radical, c'est un virage nécessaire», a affirmé Martin-Karl Bourbonnais. «La dette est un lourd fardeau, un enjeu fondamental. Plus qu'une société est endettée, plus ça va mal. Au lieu de faire passer ces enjeux dans cinq, dix ou 15 ans, pourquoi ne pas ralentir le problème dès maintenant?»

Les propositions apportées par l'aile jeunesse seront débattues par les quatre candidats à la chefferie dimanche. Martin-Karl Bourbonnais a affirmé qu'il y avait de «fortes chances» qu'il donne son appui à l'un des aspirants chefs à l'issue du débat.