Le portrait des 90 000 jeunes qui fréquentent la Commission scolaire de Montréal (CSDM) a beaucoup évolué au cours des dernières années. L'immigration et la pauvreté prennent de plus en plus de place. Pendant ce temps, les résultats scolaires périclitent. Pour renverser la vapeur, 400 intervenants se sont réunis, hier, à Montréal.

L'objectif de la journée était de répondre à la question suivante: «Pourquoi les jeunes Montréalais réussissent-ils moins bien que les autres et quels sont les facteurs responsables de cette situation?»

 

À la CSDM, le taux d'obtention de diplôme au secondaire dépassait à peine les 40,7% de 2002 à 2007. Pour la commission scolaire, ces faibles résultats s'expliquent par trois facteurs qui ont eu «un effet négatif sur la réussite scolaire des jeunes».

Le premier changement est l'immigration. Le nombre d'élèves dont la langue maternelle est le français est passé de 53,6% en 2003-2004 à 50,6% en 2008-2009, a expliqué la directrice générale adjointe des services corporatifs de la CSDM, Lucie Lalande. Certains quartiers sont plus touchés. À Parc-Extension, le taux d'élèves dont la langue maternelle est le français n'est que de 5%. À Côte-des-Neiges, il est de 11%.

Selon Mme Lalande, les écoles doivent changer leurs façons de faire pour «s'enrichir de la diversité culturelle, faciliter l'intégration des élèves et adapter leurs situations d'apprentissage» et ainsi avoir de meilleurs taux de réussite.

À la CSDM, de plus en plus d'élèves vivent dans des familles monoparentales ou recomposées. «On ne compte plus le nombre d'élèves qui partagent leur temps entre deux maisons et qui ont quatre grands-parents», illustre Mme Lalande. Selon le directeur général de la CSDM, Gilles Petitclerc, les écoles doivent donc «adapter leurs attentes envers les parents à cette réalité».

La défavorisation s'est accentuée ces dernières années à la CSDM. Le territoire de Côte-des-Neiges compte à lui seul 9436 familles sous le seuil de faible revenu. Dans les quartiers d'Hochelaga-Maisonneuve et de Pointe Saint-Charles, plus de 50% des familles sont monoparentales. «Et 59% d'entre elles vivent sous le seuil de faible revenu, dit Mme Lalande. Cela a des conséquences sur les budgets des écoles, qui doivent dépenser plus d'argent en soutien alimentaire.»

D'après M. Petitclerc, l'exercice d'hier a permis «de dresser le portrait de la réalité montréalaise». «On repart avec la conviction que nos actions sont bonnes, mais qu'il faut des ajustements», dit-il.