Les 980 professeurs de l'UQAM seront de retour en classe ce matin au terme d'une grève de six semaines, mais la vie ne reprendra pas son cours normal dans l'immédiat. La Commission des études doit se réunir d'urgence ce matin pour décider des mesures qui permettront la récupération des cours qui n'ont pas été donnés pendant le conflit de travail.

Le semestre sera perturbé et prolongé d'au moins une semaine, a déjà annoncé la direction de l'UQAM. Certains cours pourraient être étirés d'une heure, ou donnés les soirs et les fins de semaine. Des travaux pratiques pourraient aussi s'ajouter dans l'agenda des étudiants.

 

Il reste aussi à savoir si le conflit aura des répercussions sur l'image de l'UQAM et l'intérêt que lui portent les futurs étudiants.

En France, des universités associées perturbées de façon répétitive par des grèves ont été boudées par les étudiants, a rapporté Le Figaro vendredi, le jour même où le conflit de l'UQAM se réglait. «Les parents ne veulent plus inscrire leurs enfants dans une université où un semestre par an est perturbé», affirmait dans cet article le président de l'Université de Rennes, qui a perdu 14% de ses effectifs en trois années marquées par autant de conflits.

Légère hause

L'UQAM assure n'avoir remarqué aucun effet du conflit sur les demandes d'admission. Elles seraient même en légère hausse pour les cycles supérieurs par rapport à l'an dernier. L'impact du conflit ne pourra cependant être mesuré qu'à l'automne, puisque les inscriptions sont encore ouvertes dans certains programmes, a indiqué le porte-parole de l'établissement, Daniel Hébert.

Le spécialiste de l'image Christian Désilet estime toutefois qu'il serait peu probable qu'une baisse soit observée ici. «La situation du Québec n'est pas la même qu'aux États-Unis et qu'en France, où le choix est beaucoup plus vaste et la compétition beaucoup plus féroce entre les établissements», dit ce professeur de l'Université Laval. Les inscriptions sont en hausse constante dans la province depuis quelques années, «et cela va se poursuivre parce qu'il y a un manque cruel de main-d'oeuvre qualifiée».

Les universités ont néanmoins intérêt à soigner leur réputation, prévient-il. «Elles réclament à cor et à cri un meilleur financement, mais le gouvernement sera moins enclin à le leur accorder si le public n'a pas une opinion favorable à leur endroit.»