Tout porte à croire que l'UQAM continuera de rouler au ralenti cette semaine. Les négociations intensives des derniers jours n'ont pas donné les résultats attendus. Le syndicat des professeurs recommandera aujourd'hui à ses membres de prolonger leur débrayage jusqu'au 14 avril, a appris La Presse.

Au moment de mettre sous presse, hier, la direction de l'UQAM n'avait toujours pas soumis de nouvelle offre de règlement aux professeurs en grève depuis le 9 mars dernier. «Il n'y a eu aucune avancée significative de la négociation, alors on ne peut pas cesser les moyens de pression», a lancé en entrevue la présidente du syndicat, Michèle Nevert.

 

Il y a deux semaines, l'administration uqamienne a surpris le syndicat en déposant une offre moins de deux heures avant le début d'une assemblée générale de reconduction de grève. Mais il n'y aura pas de coup de théâtre cette fois-ci, a confirmé hier soir le porte-parole de l'établissement, Daniel Hébert: «Il n'y a pas de nouveaux développements pour dénouer l'impasse.» Les négociations sont interrompues depuis vendredi.

Dans ces conditions, Michèle Nevert est convaincue que les professeurs n'hésiteront pas à suivre le mot d'ordre du syndicat. Le nombre et la proportion de professeurs en faveur de la grève n'ont cessé de croître depuis le début du conflit. La dernière semaine de levée de cours a obtenu l'approbation de 90% des syndiqués. «Nous recevons de plus en plus d'appuis, il n'y a aucune raison qu'on se démonte maintenant», a-t-elle insisté. Vendredi, les représentants de trois partis de l'opposition - le Bloc, le parti Québécois et Québec solidaire - ont publiquement appuyé leurs demandes pour un accroissement du financement de l'UQAM. Les associations représentant les trois quarts des étudiants du campus ont aussi voté des levées de cours de durées variées en appui aux revendications de leurs professeurs.

Prolongation de trimestre

«Ce n'est plus qu'un conflit entre la direction et le corps professoral, c'est un débat sur l'université et ce qu'elle représente pour le gouvernement, sur l'importance de corriger ses problèmes de sous-financement chronique.»

L'attitude des étudiants pourrait toutefois changer au cours des prochains jours puisque l'ajout de ces cinq jours de grève ne sera pas sans conséquence. «Nous en seront à cinq semaines de grève et à partir de là, il faudra immanquablement prolonger le trimestre pour assurer sa validation», a mis en garde Daniel Hébert.

Les professeurs ont rejeté massivement, le 20 mars, une proposition patronale de règlement temporaire qui prévoyait des hausses salariales immédiates de 4% - incluant 2% de rattrapage - et l'embauche de 25 nouveaux professeurs. Le syndicat réclame plutôt des augmentations de 11,5% sur trois ans et la création de 300 postes.