Les 980 professeurs de l'Université du Québec à Montréal (UQAM) étaient en grève pour une deuxième fois en deux semaines, aujourd'hui. Descendus dans la rue avec leurs pancartes à la main, ils ont voulu dénoncer le fait que la direction de l'UQAM ne fait plus avancer les discussions.

«La direction n'a pas bougé depuis notre dernière journée de grève (le 19 février)», a déclaré la présidente du Syndicat des professeurs et professeures de l'UQAM (SPUQ-CSN), Michèle Nevert.

Les professeurs de l'UQAM sont sans contrat de travail depuis le 31 mai 2007. Ils réclament l'embauche de 300 enseignants supplémentaires. «On veut diminuer la taille des classes. Les étudiants paient les mêmes droits de scolarité ici que dans les autres universités Ils ont le droit d'avoir de plus petites classes», dit Mme Nevert.

L'UQAM compte 27 étudiants par professeur selon le Syndicat, soit bien moins que le ratio moyen des autres universités québécoises, qui est de 21 étudiants par professeur.

Les professeurs de l'UQAM souhaitent aussi obtenir le rattrapage salarial avec leurs collègues des autres universités. Ils demandent une hausse salariale de 11,6% en trois ans. «Si on veut recruter de bons candidats, il faut offrir les mêmes conditions que les autres établissements», commente Mme Nevert.

De son côté, l'UQAM refuse de faire des offres salariales tant que l'état de ses finances ne sera pas fixé. Encore aux prises avec les conséquences des fiascos financiers de l'îlot voyageur et du Complexe des sciences, l'UQAM doit remettre un plan de redressement au gouvernement avant le 31 mai.

«On ne dit pas qu'on va attendre jusqu'à 31 mai pour faire une offre. Mais on doit attendre parce qu'on ne veut pas lancer des chiffres en l'air sans avoir un portrait exact de nos finances», dit le directeur des communications de l'UQAM, Daniel Hébert.

L'UQAM attend aussi dans les prochains jours un rapport d'une firme indépendante qui comparera les conditions de travail des employés de l'UQAM à ceux des autres universités québécoises.

Pour le Syndicat, les difficultés financières de l'institution ne doivent pas nuire à la qualité de l'enseignement. «On veut que la priorité soit le personnel», dit Mme Nevert. Le Syndicat a déjà prévu deux autres journées de grève, demain et le 10 mars. Comme toujours, les cours offerts par les chargés de cours ne seront pas annulés lors de ces journées.

Pour l'instant, le Syndicat n'envisage pas une grève générale illimitée. Mais une assemblée générale est prévue le 10 mars pour déterminer l'avenir des moyens de pression.

La direction de l'Université reste quant à elle calme. «Nous avons une rencontre de prévue demain. On est toujours à la table de négos», dit M. Hébert.