Les jeunes anglophones se sentent exclus de la société québécoise, révèle un rapport financé par le gouvernement fédéral. Pour remédier à la situation, ils réclament de meilleurs cours de français ainsi qu'un programme d'échange qui leur permettra de s'immerger dans la culture francophone.

Du million d'anglophones qui vivent au Québec, 80% habitent dans la grande région de Montréal. Si la place de l'anglais dans la métropole soulève d'âpres débats, c'est une tout autre affaire en région. Les jeunes anglophones quittent l'Estrie, la Côte-Nord, la Gaspésie par centaines pour étudier en ville. Et rares sont ceux qui retournent à la maison, déplorent les groupes communautaires.

Avec une aide financière d'Ottawa, le Quebec Community Groups Networks (QCGN), qui regroupe une trentaine d'organisations de langue anglaise, a réuni en septembre 300 jeunes à Montréal. Il souhaitait ainsi trouver une solution à l'exode des jeunes.

Après trois mois d'analyse, la conclusion est implacable: «Il y a un manque de cohésion, tranche Brent Platt, l'un des organisateurs de la rencontre. Ils trouvent que c'est difficile d'être anglophone au Québec parce que les services qui sont offerts en français ne le sont pas toujours en anglais.»

Découvrir la culture

La solution proposée par les jeunes: plus de cours de français. Et surtout, des programmes d'échange entre écoles des deux langues officielles afin que des étudiants anglophones puissent vivre en milieu francophone durant des périodes prolongées.

Les participants au forum ne souhaitent pas seulement parler la langue de Molière, que plusieurs maîtrisent déjà, explique Brent Platt. Ils veulent aussi la lire et l'écrire. C'est pour eux le meilleur moyen de découvrir la culture québécoise d'en faire partie.

«On sent qu'on fait partie de la communauté québécoise, dit M. Platt. Mais on ne se sent pas acceptés dans la communauté parce qu'on n'a pas les outils pour être intégrés au complet.»

Au cours des prochains mois, le QCGN tentera de convaincre Ottawa, qui finance les projets pour minorités linguistiques, de mettre sur pied différents programmes éducatifs pour retenir les jeunes anglophones en région. Il espère aussi convaincre Québec de participer au projet.