Le gouvernement Marois a accordé, sans appel d'offres, un contrat de 200 000 $ à une firme de communications et de conseil stratégiques, Tact Intelligence-conseil, pour agir «à titre de négociatrice et de facilitatrice» dans les négociations entre Québec et les Cris.

Une liste de contrats, obtenue en vertu de la Loi sur l'accès à l'information, montre que l'embauche de la firme coïncide avec l'annonce, en novembre dernier, de la nomination de Martine Tremblay comme négociatrice avec les Cris. Mme Tremblay, qui a bénévolement travaillé au «comité de transition» pour le Parti québécois avant les élections, est «conseillère spéciale» chez Tact.

Dans les règles

Au cabinet de Pauline Marois, la responsable des communications, Shirley Bishop, explique qu'il est permis de procéder sans appel d'offres quand le gouvernement veut obtenir les services d'une personne en particulier.

Par le passé, pour les négociations avec les autochtones, le gouvernement avait toutefois traité directement avec ses négociateurs. Louis Bernard, John Parisella, Dan Gagnier et Normand Bergeron avaient été embauchés personnellement - dans les cas de MM. Gagnier et Bergeron, les gens travaillaient pour des firmes de relations gouvernementales ou de comptabilité.

Le gouvernement libéral avait choisi Pierre Marc Johnson comme représentant dans le dossier du libre-échange avec l'Europe, mais le mandat avait été accordé à son bureau d'avocats, Heenan Blaikie, rappelle Mme Bishop.

Martine Tremblay, jointe hier, explique qu'elle avait préféré que le contrat transite par la firme où elle travaille. Les 200 000 $ prévus au contrat, jusqu'en décembre 2013, sont un maximum, insiste-t-elle, convaincue qu'elle n'exigera pas la moitié de cette somme.

Il n'y aurait pas eu de conséquences sur ses prestations de retraite si elle avait obtenu le contrat directement, assure-t-elle. Un ex-fonctionnaire qui reçoit une pleine pension doit réduire de moitié ses honoraires quand il obtient un contrat de son ancien employeur. Sous-ministre pendant sept ans, Mme Tremblay était à forfait, donc elle n'accumulait pas de prestations de retraite.

La même liste de contrats du Conseil exécutif montre que la firme National, qui récoltait la part du lion sous le gouvernement Charest, a obtenu des mandats de 5300 $ et 7500 $ - pour de la formation et l'organisation de rencontres.