Afin de combler les «besoins urgents» des Inuits, Québec a annoncé dans son Plan Nord la construction de 500 logements sociaux. Mais il prévoit en payer tous les coûts, soit 184,4 millions, au lieu de les partager avec le gouvernement fédéral, dénonce le PQ.

Lors des précédentes ententes tripartites (fédéral-provincial-Inuits), Québec et Ottawa se sont partagé la facture globale pour la construction de logements sociaux. Ottawa payait pour la construction et Québec pour le déficit d'entretien. Ces coûts étaient pratiquement égaux.

La dernière entente, qui date de 2010, prévoyait la construction de 340 logements sociaux, lesquels permettront seulement de ne pas augmenter le déséquilibre actuel. En effet, selon la Société Mativik et l'Administration régionale Kativik, il y a encore un besoin criant de logements sociaux au nord du 55e parallèle. Il manquerait environ 1000 unités afin d'arriver à répondre à la demande.

Le fédéral n'a pas été sollicité

Québec a annoncé la construction de 500 logements sans conclure d'entente avec le gouvernement fédéral. «Le gouvernement était si pressé à cause de son Plan Nord qu'il n'a pas pris le temps d'obtenir l'engagement du fédéral. On ramasse toute la facture», déplore le porte-parole du PQ en matière d'Affaires autochtones, Alexandre Cloutier.

«Je veux trouver la solution à des problèmes humains au lieu de trouver des chicanes avec le fédéral», répond le ministre Geoffrey Kelley.

Il avoue que sa priorité n'est pas de demander à Ottawa de payer sa part pour ces logements. «Si le fédéral me donne l'argent, je ne dirai pas non. Mais ce qu'on leur demande, c'est de construire les 500 autres unités pour atteindre le total de 1000 et régler la pénurie de logements», dit le ministre.

Il refuse d'accuser le gouvernement Harper. «C'est un vieux dossier, rappelle-t-il. Le gouvernement Charest tentait déjà de sensibiliser le gouvernement fédéral à l'époque de Paul Martin.»