Stephen Harper se défend de négliger le Québec depuis qu'il dirige un gouvernement majoritaire avec une faible représentation de la province. Il dit avoir réglé des dossiers québécois importants au cours des derniers mois et soutient que les ministres du Québec jouent un rôle prépondérant au sein de son cabinet.

M. Harper répond ainsi à certains de ses détracteurs au Québec, dont Peter White, le président de l'Association du Parti conservateur de Brome-Missisquoi, qui l'a accusé, dans une récente lettre au magazine Maclean's, d'avoir tourné le dos à la province.

L'harmonisation des taxes

M. Harper a cité en exemple trois dossiers qui ont été réglés: l'accord confirmant une compensation de 2,2 milliards de dollars au Québec pour avoir harmonisé la TPS et la TVQ, la promesse de construire un nouveau pont Champlain dans la région de Montréal et l'octroi de trois nouveaux sièges aux Communes pour mieux refléter le poids de la population québécoise au sein de la fédération.

Aux dernières élections, les conservateurs ont formé un gouvernement majoritaire tout en perdant six des onze sièges qu'ils détenaient au Québec. Des gains importants en Ontario leur ont permis d'obtenir cette majorité qu'ils convoitaient depuis 2006.

«Nous avons fait certaines promesses aux Québécois pendant les élections. Et malgré nos résultats, nous avons respecté nos promesses», a affirmé M. Harper.

«Malgré la petite députation, j'ai des ministres québécois dans des ministères très importants comme l'Industrie, le Transport, les Infrastructures et les Collectivités. Évidemment, nous sommes un parti minoritaire au Québec, mais le Québec reste une partie très importante de notre pays et il est essentiel que le gouvernement écoute les Québécois et gouverne d'une façon qui respecte pas seulement leurs besoins, mais leur différence aussi», a-t-il ajouté.

Quatre des cinq députés conservateurs ont conservé leur siège à la table du Cabinet: Christian Paradis (Industrie et d'État à l'Agriculture), Denis Lebel (Transports, Infrastructure, Collectivité et ministre de l'Agence de développement économique), Maxime Bernier (Petites Entreprises et Tourisme) et Steven Blaney (Anciens Combattants).

Les Québécois sans influence

Le mois dernier, Peter White a affirmé que les ministres québécois n'avaient pas d'influence à Ottawa et que les militants conservateurs du Québec en avaient ras le bol de la situation.

«Aucun leader conservateur, du moins depuis Diefenbaker, n'a été perçu par les Québécois comme étant aussi gratuitement indifférent à leur égard que M. Harper et son gouvernement majoritaire,» avait notamment dénoncé M. White.

«Nous observons la lente séparation de facto du Québec du reste du pays, émotivement, spirituellement et intellectuellement», avait-il ajouté.

Christian Paradis

Ministre de l'Industrie et ministre d'État (Agriculture)

Denis Lebel

Ministre des Transports, de l'Infrastructure et des Collectivités et ministre de l'Agence de développement économique du Canada pour les régions du Québec

Maxime Bernier

Ministre d'État (Petites entreprises et Tourisme)

Steven Blaney

Ministre des Anciens combattants