En votant pour l'instauration des référendums d'initiative populaire et du droit de vote dès l'âge de 16 ans, le Parti québécois (PQ) démontre qu'il est «déconnecté» des enjeux prioritaires, estime la Coalition avenir Québec (CAQ). Son chef parlementaire, Gérard Deltell, reconnaît toutefois que le PQ a entériné quelques idées intéressantes au Conseil national du week-end dernier.

Il voit d'un bon oeil trois mesures: les élections à date fixe, la nomination d'un directeur parlementaire chargé de présenter une analyse indépendante des finances publiques et la comparution en commission parlementaire des personnes nommées par le Conseil des ministres à des postes de haut rang.

Dans une entrevue à La Presse, hier, M. Deltell a surtout accusé le PQ de vouloir plonger le Québec dans une «perpétuelle campagne référendaire».

Selon une proposition adoptée par les péquistes, un référendum sur la souveraineté ou un autre sujet pourrait avoir lieu pourvu qu'un nombre suffisant d'électeurs signe une pétition en ce sens. C'est ce qu'on appelle le référendum d'initiative populaire, une idée portée par le député Bernard Drainville.

Selon M. Deltell, dès le jour 1 d'un gouvernement péquiste, «des Québécois vont tout faire pour la tenue d'un référendum sur la souveraineté alors qu'on sait que la population n'en veut pas».

Les référendums sur toutes sortes de sujets risqueraient selon lui de se multiplier, et le gouvernement perdrait «le contrôle de l'agenda». Pauline Marois a donné son aval à cette idée pour acheter la paix et «faire plaisir à sa frange radicale», a ajouté l'ancien chef de l'Action démocratique du Québec (ADQ), qui a fusionné avec la CAQ.

En mai 2000, alors qu'il était chef de l'ADQ, Mario Dumont avait pourtant déposé un projet de loi pour permettre les référendums d'initiative populaire. Mais, plus tard, cette idée ne figurait plus dans ses priorités. «Nous rejetons les référendums d'initiative populaire», a tranché M. Deltell.

Le PQ veut également abaisser de 18 à 16 ans l'âge du droit de vote. «Ça ne tient pas la route, a dit M. Deltell. Ce n'est pas comme ça qu'on va redonner la crédibilité et l'estime de la population envers la classe politique.»

Il trouve en outre ironique que le PQ ait adopté une proposition pour interdire à un député de changer de parti alors que Mme Marois se disait prête à accueillir des élus adéquistes en 2008. Rappelons que la CAQ réunit plusieurs transfuges.

L'idée des élections à date fixe était dans le programme de l'ADQ, mais elle n'a pas été retenue par François Legault dans les négociations sur la fusion.

Quant à la nomination d'un directeur parlementaire sur le budget, «ce n'est pas inintéressant», selon le député de Chauveau, pas plus que l'analyse des nominations gouvernementales par une commission parlementaire.

Avec Daphné Cameron