Les employés du gouvernement bénéficient d'une solide sécurité d'emploi. Mais certains se font congédier pour faute grave. Année après année, le ministère de la Sécurité publique décroche le record des «destitutions», une mesure qui touche essentiellement les gardiens des centres de détention provinciaux.

C'est ce qui ressort de la compilation des congédiements dans l'ensemble du secteur public réalisée par le Conseil du Trésor, en réponse à une demande d'accès à l'information de La Presse.

En 2009-2010 par exemple, cinq employés ont été «destitués» au ministère de la Sécurité publique, presque autant que dans l'ensemble de la Fonction publique. On distingue ces destitutions des «révocations», soit le congédiement pour incompétence. Ces révocations ont visé 10 personnes à la Sécurité publique, et 25 au ministère du Revenu, pour cette même année.

L'année précédente, la Sécurité publique congédiait pour faute grave neuf employés, encore là de loin le record parmi les ministères. On en comptait 13 en 2007 et 2008, et une demi-douzaine chaque année depuis le début de la décennie.

Pour Mario Vaillancourt, porte-parole du ministère de Robert Dutil, dans le cas des «destitutions», on parle le plus souvent de gens qui ont été reconnus coupables d'actes criminels, qui ont eu des relations qui dépassent les rapports professionnels ou qui ont commis des actes de brutalité.

Certains peuvent aussi avoir transmis des informations confidentielles, ou falsifié des documents. «Ce sont des exemples de destitutions», résume M. Vaillancourt.

«La destitution fait référence à des congédiements disciplinaires, ce qui regroupe les causes graves. Ces congédiements sont majoritairement reliés à des écarts de conduite incompatibles avec la nature de la fonction d'agent de la paix, et incompatibles avec la mission du MSP.»

Pour lui, on parle essentiellement «d'agents du service correctionnel», des gardiens postés dans les centres de détention québécois où les détenus purgent des peines de moins de deux ans.

Au Syndicat des agents du service correctionnel, on n'a pas rappelé La Presse.

De 140 à 170 fonctionnaires sont congédiés chaque année, principalement parce qu'ils ne peuvent reprendre leurs fonctions, après une période d'invalidité.

- Avec la collaboration de William Leclerc