Le président de l'Assemblée nationale, Yvon Vallières, a rejeté hier les prétentions du gouvernement Charest, qui cherchait à voir l'institution sanctionner Sylvie Roy, accusée d'avoir abusé de son immunité parlementaire et de sa liberté de parole comme députée.

Le leader du gouvernement, Jacques Dupuis, et son adjoint, Claude Béchard, avaient été piqués au vif par des propos en Chambre de Mme Roy, qui avait insinué que trois ministres avaient séjourné sur le luxueux yacht de l'entrepreneur Tony Accurso, lequel est au coeur d'allégations de malversations dans l'industrie de la construction. Le gouvernement prétendait que par ses insinuations, Mme Roy avait sali la réputation d'élus sans l'ombre d'une preuve et devait donc être sanctionnée.

Si M. Vallières avait jugé recevable la requête du gouvernement, déposée mardi, l'ex-chef par intérim de l'Action démocratique s'exposait à diverses sanctions pouvant aller jusqu'à l'expulsion du Parlement. Mais il a plutôt estimé qu'il n'y avait aucun fondement dans la sortie gouvernementale.

Après avoir eu gain de cause, la députée de Lotbinière s'est levée et a réclamé des excuses de la part du leader du gouvernement, un geste qui a aussitôt provoqué l'hilarité dans les banquettes libérales.