Après une attaque à l'explosif contre un pylône d'Hydro-Québec et l'explosion de la voiture d'un responsable de l'industrie pétrolière, la Résistance internationaliste a revendiqué son troisième attentat en six ans, hier, tout en demeurant complètement mystérieuse.

Le vocabulaire qu'emploie l'entité - peut-on parler d'un groupe? - s'apparente à celui des groupes marxistes des années 60 et 70. Il s'éloigne de celui d'une bonne partie des mouvements de gauche actuels en ce qu'il ne fait aucune référence au Québec ou aux Québécois et à leur avenir.

Le communiqué envoyé à une cinquantaine de médias hier matin parlait d'«engin explosif non improvisé», en référence aux termes généralement employés pour décrire les engins utilisés dans les attentats contre les forces occidentales en Afghanistan et en Irak.

Chose certaine, l'attentat commis en novembre 2005 contre un pylône d'Hydro-Québec en Estrie avait nécessité une bonne quantité d'explosifs, contrairement à celui de Trois-Rivières.

Selon ce qu'avait affirmé à l'époque le ministre de la Sécurité publique Jacques Chagnon, «le pylône a été soulevé de quelques pieds, a été déplacé de quelques pieds». Ce pylône, situé près de Coaticook, faisait partie d'une ligne qui approvisionne la ville de Boston. Cependant, le courant n'avait pas subi d'interruption.

L'attentat avait été revendiqué par l'Initiative de résistance internationaliste (IRI). Dans son enquête, la police avait déterminé que le communiqué de l'IRI avait été envoyé d'un café internet de Montréal.

Dans la nuit du 3 au 4 août 2006, la voiture de Carol Montreuil, porte-parole au Québec de l'Institut canadien des produits pétroliers, un lobby industriel, a explosé à Montréal. L'IRI a revendiqué l'attentat dans un communiqué qui dénonçait les profits de l'industrie pétrolière et la guerre en Irak.

Selon les vérifications faites par les services informatiques de La Presse, les auteurs du message envoyé hier ont pris des mesures pour brouiller les pistes. Ils se sont servis d'une adresse Gmail au nom d'«adrienneducharme58», et le message a transité par des serveurs informatiques trafiqués. La Presse a envoyé à cette adresse un courriel qui est resté sans réponse.

Le «communiqué no 3» comporte un intitulé en trois langues (français, anglais et espagnol). Il confirme le changement de nom du groupe. Le propos est anticapitaliste, antimilitariste et antiaméricain.

photo françois gervais, le nouvelliste

Les auteurs du courriel envoyé hier ont pris des mesures pour brouiller les pistes, a constaté La Presse.