Six mois après la première visite de Stephen Harper à Pékin, le président chinois Hu Jintao était de passage dans la capitale canadienne hier, à la veille du sommet du G20.

Après un tête-à-tête qui a duré plus longtemps que prévu, M. Harper et M. Hu ont annoncé la signature de nouvelles ententes, notamment celle, annoncée en décembre dernier, qui fera du Canada une «destination approuvée» par le gouvernement chinois. Des dizaines de milliers de Chinois pourront ainsi venir visiter le Canada, ce qui pourrait représenter une véritable mine d'or pour l'industrie touristique.

Cette visite officielle du président Hu au Canada est la première depuis 2005, donc depuis que Stephen Harper est premier ministre. Les relations diplomatiques entre les deux pays s'étaient passablement détériorées depuis quelques années, en raison notamment des critiques qu'avait formulées M. Harper quant au respect des droits de l'homme par la Chine. Les dirigeants chinois n'avaient pas aimé non plus qu'Ottawa reçoive le dalaï-lama avec les plus grands honneurs, et ils avaient pris ombrage du fait que M. Harper ne soit pas venu aux Jeux olympiques de Pékin, en 2008.

Lors de sa première visite en Chine, en décembre dernier, quatre ans après son élection, le premier ministre Harper s'était justement fait reprocher par son homologue chinois, Wen Jiabao, d'avoir mis trop de temps à se rendre dans l'empire du Milieu.

Signe que l'heure est à la réconciliation, les deux leaders n'ont eu que de bons mots pour l'occasion.

«La relation entre le Canada et la Chine est devenue l'une des plus importantes du Canada dans le monde», a lancé le premier ministre Harper au début de l'entretien.

Confiance mutuelle

Le président Hu s'est réjoui de la «confiance mutuelle» qui existe entre les deux pays et de la coopération importante de la Chine et du Canada dans des domaines aussi variés que «le commerce, l'énergie, les sciences et les technologies, la culture, la santé, l'environnement et le tourisme».

Contrairement à la coutume, et à la demande des dirigeants chinois, le président Hu et le premier ministre Harper n'ont pas rencontré les médias et n'ont répondu à aucune question à l'issue de leurs discussions.

Seuls les photographes, les caméras de télévision et quelques rares journalistes ont été autorisés à assister aux poignées de main d'usage, aux signatures protocolaires et au souper donné en l'honneur de M. Hu.

Par opposition, la rencontre prévue dimanche soir entre le premier ministre Harper et son homologue indien, Manmohan Singh, a déjà à son horaire une conférence de presse commune.

Le président Hu avait d'abord été accueilli en matinée par la gouverneure générale, Michaëlle Jean, qui doit elle-même se rendre en Chine la semaine prochaine.

En soirée, un souper a été donné à Ottawa en l'honneur du dirigeant chinois. Y a assisté le président et co-chef de la direction de Power Corporation, André Desmarais, qui a grandement contribué au renforcement des relations Canada-Chine, notamment par son engagement dans le Conseil commercial Canada-Chine.

La Chine est le deuxième partenaire commercial du Canada après les États-Unis.