En plein combat contre le cancer, le ministre Claude Béchard a causé toute une surprise en rendant visite à ses collègues libéraux réunis en caucus, hier. Même s'il va mieux, le député de Kamouraska-Témiscouata n'a pas la tête à un retour à la vie politique pour l'instant.

«Je veux continuer la vie tout court», a-t-il lancé aux journalistes dans sa première apparition publique depuis presque cinq mois.

 

Entré à l'hôpital le 31 mai, M. Béchard a été opéré le 11 juin à la suite de la découverte d'une tumeur cancéreuse au pancréas. La tumeur a été retirée. Le ministre de 39 ans subit depuis des traitements de chimiothérapie, qui devraient prendre fin en janvier.

«Il y en a la moitié de fait. La convalescence se passe bien. Je suis en processus de guérison. Mais ce n'est pas facile. On revient de loin», a-t-il affirmé.

Claude Béchard a repris du poids et se dit «en meilleure forme». «Sincèrement, ça va mieux. Si vous voyiez des photos de moi il y a quelques mois, vous verriez probablement juste des dents...»

Le ministre a eu la force de rendre visite à ses collègues, car il n'avait pas de traitement de chimiothérapie cette semaine. «Je m'ennuyais. Ça fait de bien de revoir le monde. À un moment donné, tu te retrouves seul, et ça fait mal. Tu te demandes si tu vas avoir la force de passer au travers. T'as toujours peur d'être oublié», a-t-il affirmé, la voix étranglée par l'émotion. Il se dit touché par les mots d'encouragement qu'il a reçus au cours des derniers mois.

Claude Béchard a également tenu à saluer les journalistes. «Vous me manquez. C'est drôle à dire hein!» a-t-il lancé. «Ce n'est pas peu dire...» a renchéri le premier ministre Jean Charest, qui accompagnait son ministre.

Pendant la convalescence de M. Béchard, Julie Boulet assume les fonctions de ministre des Ressources naturelles. Le député de Kamouraska-Témiscouata se concentre sur son combat contre la maladie. «On verra la vie politique au fur et à mesure, jour après jour, semaine après semaine. Dans les dernières semaines, il y a eu beaucoup de progrès, mais on ne sait jamais.»