Le gouvernement Legault réfléchit au fait de retirer le crucifix accroché derrière le siège du président au Salon bleu, alors que «des compromis» pourraient être faits dans le cadre du projet de loi sur la laïcité que Québec déposera sous peu.

Le premier ministre du Québec, François Legault, n'a pas fermé la porte mercredi à faire le même choix que Montréal, qui retirera le crucifix de la salle du conseil municipal.

«Nous allons déposer bientôt un projet de loi sur la laïcité et [la question du crucifix au Salon bleu] fait partie des discussions que nous avons», a dit M. Legault avant la période des questions.  

«Il y a de bons arguments [pour laisser le crucifix en place], il y a des arguments pour [le retirer], et présentement nous avons un débat. Nous devons trouver un compromis», a-t-il poursuivi.  

Depuis sa création, la Coalition avenir Québec (CAQ) a toujours affirmé que le crucifix au Salon bleu était un objet patrimonial et non un symbole religieux. La CAQ avait pour position de laisser le crucifix en place.   

«Le crucifix est là. Pour nous, ça a toujours été un symbole patrimonial, un symbole historique, comme les autres symboles religieux qui sont au Salon bleu», a de nouveau répété mercredi Simon Jolin-Barrette, le leader parlementaire du gouvernement, responsable du projet de loi sur la laïcité.  

Les juristes de l'État opposé au projet de loi?

La Presse révélait mercredi que le projet de loi sur la laïcité, que le gouvernement Legault souhaite adopter avant juin, inclurait deux clauses dérogatoires pour éviter à Québec des contestations judiciaires eut égard au respect de la Charte canadienne des droits et libertés enchâssée dans la constitution.  

«Lorsqu'on dépose un projet de loi à l'Assemblée nationale, on a la conviction [qu'il] respecte la constitution canadienne. Si des gens considèrent que ce n'est pas constitutionnel, ils s'adressent aux tribunaux», a dit de façon laconique Simon Jolin-Barrette, refusant de préciser ses intentions.  

«Le gouvernement, la CAQ, a été très clair avant la campagne électorale, pendant la campagne électorale et suite à la campagne électorale à l'effet que le débat sur la laïcité [...] était important et qu'on devrait surtout régler la situation. Notre engagement est très clair», a poursuivi le ministre, rappelant que son parti souhaite interdire aux fonctionnaires en position d'autorité et aux enseignants le droit de porter un signe religieux au travail.  

La Presse rapportait aussi mercredi que le projet de loi sur la laïcité qui circule en ce moment prévoit une clause de droits acquis pour les employés de l'État qui portent déjà des signes religieux.  

À ce sujet, le premier ministre François Legault a dit que cette question n'était pas tranchée.