Le PQ nouveau, plus souverainiste que jamais, est officiellement en gestation.

Fort attendu dans les milieux souverainistes, le plan d'action censé jeter les bases d'un tout nouveau Parti québécois a été rendu public mardi.

Si on se fie au document, les péquistes devraient bientôt pouvoir militer dans un parti rajeuni, modernisé dans ses façons de faire et, surtout, recentré sur sa raison d'être : promouvoir et réaliser la souveraineté du Québec.

Apparemment, si on exclut l'option souverainiste, tout est sur la table, même le nom du parti fondé en 1968 par René Lévesque.

Les péquistes seront donc conviés à un retour aux sources.

En préparant ce plan d'action, l'exécutif national du parti, dirigé par la présidente, Gabrielle Lemieux, veut démontrer qu'il a bien compris le message de la population, lors du scrutin du 1er octobre, et qu'il est disposé à tout remettre en question pour regagner la faveur populaire.

« Le choix des mots n'est pas anodin ; à la conclusion de cette démarche, c'est bel et bien un nouveau Parti québécois que nous souhaitons avoir mis sur pied, un nouveau Parti québécois qui sera prêt pour sa relance, et entièrement au service de l'indépendance », écrit la direction du PQ dans son préambule.

L'année s'annonce chargée au PQ. Les membres de la formation politique seront appelés à voter sur cette proposition, lors du prochain Conseil national, les 23 et 24 mars, à Trois-Rivières.

Puis, en novembre, le parti tiendra un congrès national, qui aura donc lieu avant l'élection du prochain chef. L'exécutif a choisi d'agir de la sorte afin de séparer les deux processus : l'élection du chef, prévue en 2020, et la refondation du parti, cette année.

En parallèle, on place à l'horaire deux colloques qui porteront spécifiquement sur l'accession à la souveraineté, qui doit redevenir le coeur de l'action péquiste.

L'exécutif propose donc que désormais « l'animation politique et la mobilisation autour du projet de pays redeviennent les fonctions principales de nos équipes locales, régionales et nationales ».

Lors du dernier scrutin, la position du PQ, en chute libre dans les sondages, était de reporter à un éventuel deuxième mandat un référendum sur la souveraineté. Malgré cela, le PQ a connu sa pire défaite, n'ayant réussi à faire élire que 10 députés, avec seulement 17 % du vote populaire.

Habitué aux documents détaillés et étoffés, aux programmes farcis de centaines de mesures pointues sur tous les sujets, le PQ veut désormais mettre l'accent sur « les objectifs et la vision ».

Les grands rassemblements prévus fourniront au parti « l'occasion de revoir et de moderniser » son fonctionnement « de manière durable » et ses façons de faire, promet-on.

Si les membres jugent qu'il faut aller jusqu'à changer le nom du parti pour obtenir l'adhésion des électeurs, l'idée sera envisagée en haut lieu.

« C'est ça, tout mettre sur la table », selon l'exécutif national.

Ce dernier se dit persuadé que le plan d'action proposé est l'avenue à suivre pour « dresser un état des lieux lucide, identifier des solutions concrètes, et aménager des espaces de discussion ouverts à tous ».

Le « nouveau » Parti québécois pourrait donc être officiellement lancé en 2020, à temps pour soutenir le futur chef.

D'ici là, la réflexion au sein des troupes se fera autour de trois axes :

-Promouvoir l'indépendance du Québec ;

-Dresser l'état des lieux du parti et du mouvement indépendantiste, puis fixer les principes et priorités du parti ;

-Revoir et moderniser le fonctionnement du parti, donc ses règles, ses instances (comités, commissions, etc).