En réponse au Collectif 8 mars, qui demande notamment un réinvestissement « massif » dans les services publics, la ministre responsable de la Condition féminine, Isabelle Charest, indique que le gouvernement Legault réinvestira bel et bien en santé et en éducation comme il s'y est engagé.

Elle n'a toutefois pu être plus précise, puisque le budget de son collègue Éric Girard ne sera présenté que dans une douzaine de jours.

Dans sa liste de revendications pour la Journée internationale des droits des femmes, le Collectif 8 mars a notamment demandé un réinvestissement « massif » dans les services publics. Il fait valoir d'abord que les femmes représentent la majorité des travailleurs du secteur public, surtout en santé et en éducation, et qu'elles ont donc été plus durement touchées par les restrictions budgétaires des dernières années.

« Il y a des réinvestissements qui seront faits. Mais, de façon spécifique, comment ça va cibler les revendications du Collectif ? On le verra. Mais ce qui est sûr, c'est que la priorité en santé et en éducation, elle est là pour le gouvernement », a répondu Mme Charest.

Quelques heures avant de rencontrer les représentantes du Collectif 8 mars, la ministre n'a pas voulu s'engager plus avant face aux autres revendications que le Collectif a déjà rendu publiques, notamment pour ce qui est d'une loi-cadre sur la conciliation travail-famille-études.

« Pour moi, c'est important de les rencontrer, d'avoir une écoute active et de pouvoir faire des revendications par la suite, de pouvoir m'asseoir avec mes collègues ministres et faire avancer les dossiers. Définitivement, je serai là pour les entendre et faire bouger les choses », a lancé la ministre responsable de la Condition féminine, en entrevue après une conférence de presse portant sur la représentation des femmes en politique municipale.

C'est une tradition au Québec, lors de la Journée internationale des droits des femmes, que le Collectif 8 mars rencontre la ministre responsable de la Condition féminine. Au cours des dernières années, le Collectif 8 mars avait aussi pu rencontrer en même temps les premiers ministres Pauline Marois et Philippe Couillard. Mais, cette année, le premier ministre François Legault n'a pu dégager son horaire pour rencontrer ses représentantes.

Interrogée à ce sujet, la ministre Charest s'est dite convaincue que le premier ministre aurait l'occasion de les rencontrer. Elle n'a toutefois pas pu dire à quel moment.

Parmi les autres revendications du Collectif 8 mars, on trouve une augmentation du salaire minium à 15 $ - 6 travailleurs sur 10 rémunérés au salaire minimum sont des femmes - et le fait de ne plus comptabiliser les pensions alimentaires pour enfants dans le calcul des prestations d'aide sociale et de prêts et bourses, par exemple.

Le Collectif 8 mars regroupe la Fédération des femmes du Québec, le groupe Femmes de diverses origines et plusieurs organisations syndicales, certaines étant majoritairement composées de femmes.