La Commission-Jeunesse du Parti libéral du Québec réclame la tenue d'une course à la direction plus tôt que tard pour ne pas éterniser des campagnes qui sont potentiellement source de divisions.

Le président des jeunes libéraux, Stéphane Stril, fait valoir que dans les faits, la course est déjà lancée entre les aspirants-chefs. Afin de laisser le temps au vainqueur de «recréer les ponts», il estime que le nouveau chef devrait être désigné au début de l'année prochaine, de sorte que la course soit déclenchée immédiatement après les élections fédérales à l'automne.

«On ne peut pas laisser ça dans le néant encore plus longtemps», a-t-il fait valoir, en entrevue téléphonique à La Presse canadienne, dimanche.

L'étudiant à la maîtrise aux HEC Montréal réclame le dévoilement d'un échéancier dans les plus brefs délais, alors que les règles de la course doivent être connues au mois de mai.

«Ce qu'on ressent quand on parle à nos militants, c'est qu'on a besoin de savoir dans quelle direction on s'en va», rapporte-t-il.

Pierre Arcand dirige le PLQ sur une base intérimaire depuis la démission de l'ex-premier ministre Philippe Couillard, après l'une des pires défaites électorales de l'histoire de la formation.

La parole aux jeunes

En vertu du nouveau mode de désignation d'un chef qui leur accorde le tiers des points, le vote des jeunes membres du PLQ pèsera lourd dans la balance.

Selon Stéphane Stril, cette influence leur permettra de mettre les enjeux environnementaux au premier plan.

«Ce qu'on veut, c'est qu'en pensant au Parti libéral du Québec, les gens pensent automatiquement à l'environnement de la même façon qu'on pense aujourd'hui au fédéralisme, aux libertés individuelles», illustre-t-il.

Pour ce faire, les jeunes libéraux proposent de faire de la lutte aux changements climatiques et de la protection de l'environnement la neuvième valeur officielle du PLQ - une idée accueillie favorablement par son chef intérimaire.

«Il ne faut pas avoir peur d'être audacieux, de proposer des idées qui peuvent choquer parfois, enchaîne M. Stril. On ne peut pas rester avec des petites mesurettes en environnement.»

Ainsi, plutôt que de se limiter à l'interdiction des pailles en plastique dans les bars et les restaurants, comme l'avait proposé Philippe Couillard, il faudrait par exemple réfléchir plus globalement à l'utilisation de plastique dans la province.

Le PLQ devra également aborder de front certains sujets «tabous», prévient-il, comme les questions linguistiques et identitaires.

«On n'a pas le choix de se poser des questions quand on vit une défaite aussi cuisante, relève-t-il. En tant que jeunes, c'est notre responsabilité de tous les jours de repenser un peu le parti. C'est un exercice qui n'a malheureusement peut-être pas été fait assez souvent au Parti libéral dans les 15 dernières années.»

«On s'est contenté de dire qu'on était fédéraliste, admet-il. Mais ça ne peut pas être la seule chose qui nous caractérise en tant que libéraux.»

Pour marquer ce renouveau, il est selon lui crucial que le futur chef sache «se mettre dans la peau» des jeunes, de même que des électeurs en région - ce qui ne signifie pas pour autant que les candidats devront eux-mêmes être jeunes, dit-il, en évoquant le sénateur américain Bernie Sanders et la coporte-parole de Québec solidaire, Manon Massé.