Le Syndicat des professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) entreprendra des recours judiciaires, notamment pour diffamation, afin de défendre Louis Robert, cet agronome congédié par le ministère de l'Agriculture en janvier après avoir dénoncé l'influence de l'industrie des pesticides sur la recherche.

Le syndicat a reçu tout récemment un avis juridique qui évalue diverses démarches pour défendre son membre et devrait annoncer officiellement sa position jeudi.

Dans une entrevue avec La Presse canadienne mardi, le président du SPGQ, Richard Perron, a estimé qu'une cause en diffamation ne sera « pas difficile à gagner », sur la base des propos tenus par le ministre de l'Agriculture, André Lamontagne, après le congédiement.

« Il y a eu atteinte à la réputation que rien ne justifiait et le ministre a même avoué qu'il s'était fié à son intuition. a déclaré M. Perron, qui est avocat de formation. Ce n'est pas fort, se fier à son intuition pour avancer de telles choses publiquement à propos de quelqu'un qui vient d'être congédié. »

Le syndicat exige en priorité la réintégration de M. Robert, des excuses du gouvernement et l'indemnisation pour les pertes qu'il a subies. Tous les partis d'opposition ont pris la défense de l'agronome.

Le SPGQ a aussi organisé une manifestation mardi après-midi en appui à Louis Robert à Québec. Quelques dizaines de personnes ont bravé le froid pour marcher du ministère de l'Agriculture jusqu'au bureau du premier ministre.

Le SPGQ s'est aussi allié avec des syndicats d'autres provinces pour convenir d'une déclaration commune en appui à son membre.

Une pétition exigeant la réintégration du fonctionnaire avait atteint près de 45 000 signatures en début de soirée mardi. Une version anglaise de la pétition devrait être diffusée bientôt.

Jeudi, la commission parlementaire sur l'agriculture décidera si oui ou non elle se penchera sur l'enjeu des pesticides.