Le ministre de l'Éducation, Jean-François Roberge, a reçu peu de réponses de la part des commissions scolaires à sa demande d'ajouter des classes de maternelle 4 ans à leurs projets d'agrandissement d'école.

Il a reconnu lui-même hier, lors d'une conférence téléphonique avec les présidents des commissions scolaires, que seulement quelques propositions lui avaient été soumises, selon les informations colligées par La Presse.

Bon nombre de projets d'agrandissement autorisés par Québec dans les dernières années et présentement en chantier ne prévoient toujours aucune classe de maternelle 4 ans, a-t-il déploré, toujours selon nos informations.

Le ministre est ainsi revenu à la charge et a invité les présidents des commissions scolaires à en ajouter à leurs projets.

Il a laissé entendre que l'argent n'était pas un problème, que le gouvernement paierait la facture, toujours d'après nos informations.

Appel à tous

La Presse avait fait état la semaine dernière de l'appel à tous lancé par le ministre Roberge aux présidents de commissions scolaires le 23 janvier. «Je vous demande d'ajouter des classes de maternelle 4 ans dans la portée de vos projets d'ajout d'espace déjà autorisés. Conséquemment, veuillez prendre les mesures nécessaires immédiatement pour inclure cette priorité à vos projets, incluant ceux en chantier ou à l'étape des plans et devis», écrivait-il dans une lettre envoyée il y a trois semaines.

Il ajoutait que «les demandes de contribution financière additionnelle qui en découleront seront traitées en priorité par le ministère».

Québec avait autorisé 50 projets d'agrandissement ou de construction d'écoles l'année dernière. C'était 44 en 2017. Ces projets ne prévoyaient pas de classes de maternelle 4 ans au départ.

Le cabinet du ministre Roberge n'a pas précisé hier le nombre exact de projets d'agrandissement auxquels des commissions scolaires ont accepté d'ajouter des classes de maternelle 4 ans jusqu'ici.

Certaines d'entre elles ont fait valoir à La Presse les difficultés que pose l'ajout soudain de classes à des projets déjà en chantier.

220 classes de plus à la prochaine rentrée

Jean-François Roberge prévoit toujours ouvrir environ 220 de ces classes pour la prochaine rentrée, un nombre plutôt faible eu égard à la promesse de la CAQ d'offrir le programme à tous, partout au Québec, d'ici cinq ans. «Ça ne va pas assez vite à mon goût», déplorait d'ailleurs le premier ministre François Legault à la fin de l'année dernière.

Il existe 398 classes de maternelle 4 ans en ce moment. Or, lors de son entretien téléphonique avec les présidents de commissions scolaires, Jean-François Roberge a reconnu que certaines commissions scolaires ne pourraient conserver, à la prochaine rentrée, des classes qui étaient ouvertes cette année, en raison d'une hausse des inscriptions pour les autres niveaux, du manque de locaux et de la pénurie de personnel. Ce serait néanmoins des cas exceptionnels, toujours selon les informations glanées hier.

Il s'en inquiète toutefois suffisamment pour avoir transmis récemment une lettre aux commissions scolaires leur demandant de faire tout ce qu'elles peuvent pour préserver les classes déjà existantes.

Le ministre Roberge doit déposer aujourd'hui, à l'Assemblée nationale, son projet de loi sur la maternelle 4 ans. Comme prévu, il abolira la règle selon laquelle les classes ne peuvent être ouvertes qu'en milieu défavorisé. Il doit également éliminer d'autres obstacles en vue de faciliter le déploiement de la maternelle 4 ans.