Le leader parlementaire du Parti libéral du Québec (PLQ), Sébastien Proulx, affirme s'être « rallié » aux députés de son caucus qui défendent à nouveau la position historique du parti en matière de libre choix du port de signes religieux dans la fonction publique.

La Presse révélait mercredi que le seul député libéral de l'est du Québec, élu dans la circonscription de Jean-Talon, à Québec, était l'un des seuls dans son caucus à défendre le compromis Bouchard-Taylor dans l'épineux débat du port de signes religieux pour les fonctionnaires en position d'autorité.  

Le gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ) promet de légiférer rapidement sur le sujet, interdisant le port de signes religieux aux juges, aux gardiens de prison, aux policiers (ce que recommandait à l'époque le rapport Bouchard-Taylor), en plus des enseignants des écoles primaires et secondaires publiques.  

« C'est un lieu de débat, un parti politique. [...] Ce n'est pas une dictature, ce n'est pas un cours magistral, c'est un endroit où il y a des débats [et] c'est tant mieux », a affirmé mercredi M. Proulx à son arrivée à l'Assemblée nationale.  

« Jusqu'à maintenant, je me suis rallié à cette [position]. Je suis à l'aise avec ce que nous défendons », a-t-il ajouté.  

Gaétan Barrette appuie son collègue 

L'ancien ministre de la Santé, Gaétan Barrette, appuie également son collègue Sébastien Proulx dans sa prise de position en caucus pour le compromis « historique » Bouchard-Taylor.  

« Ça fait 10 ans qu'on [débat de ce sujet]. Il y a eu une commission itinérante, un rapport... Étant donné l'état de division dans la société québécoise, [j'ai déjà défendu] le compromis historique Bouchard Taylor. Aujourd'hui, ce n'est pas ça qui est sur la table », a dit M. Barrette en traitant la position de la CAQ d'idéologique.

Le Parti québécois (PQ) a pour sa part affirmé mercredi qu'il souhaite le dépôt et l'adoption du projet de loi gouvernemental avant la fin de la session parlementaire du printemps. Le deuxième groupe d'opposition souhaite toutefois qu'une clause de droits acquis soit intégrée à la loi.  

« Le moment est venu de trancher sur cette question », a indiqué le chef péquiste par intérim, Pascal Bérubé.

Un débat toujours pas tranché à la CAQ 

Le premier ministre du Québec, François Legault, n'a toujours pas tranché si une clause de droits acquis sera incluse dans le projet de loi que déposera au cours des prochaines semaines le ministre Simon Jolin-Barrette.  

« Il y a des discussions » à ce sujet, a-t-il dit mercredi en mêlée de presse.  

« Je suis content de voir que le PQ semble d'accord avec nous. Je suis content aussi de voir que Gaétan Barrette et Sébastien Proulx sont d'accord avec nous. Donc, on réussit à aller chercher du support pour interdire les signes religieux pour les personnes qui sont en autorité. Il commence à se former un véritable consensus au Québec », a-t-il ensuite affirmé.  

- Avec Martin Croteau, La Presse