Les évaluations environnementales des projets de gazoduc et de port méthanier au Saguenay ne tiendront pas compte des émissions de gaz à effet de serre (GES) générées en amont par l'extraction du gaz naturel, a précisé le ministre de l'Environnement, Benoit Charette, quelques heures après avoir affirmé le contraire.

M. Charette, qui a remplacé MarieChantal Chassé il y a un peu plus d'une semaine, a affirmé que seules les émissions qui auront lieu au Québec seront prises en compte dans l'examen du projet.

«L'évaluation qui nous revient, c'est les GES émis sur le territoire québécois, a dit M. Charette. Si jamais ça avait été interprété autrement tout à l'heure, c'est mon erreur.»

«Notre évaluation est en ce qui concerne le territoire québécois, tout simplement, a-t-il ajouté. Donc les GES émis antérieurement à leur arrivée en sol québécois, si je peux m'exprimer ainsi, ils sont calculés de toute façon dans l'évaluation globale à travers le Canada.»

En fin d'avant-midi, M. Charette a défendu sa décision de scinder l'évaluation environnementale du projet. Il a alors indiqué que les émissions causées la production du gaz en amont seraient prise en compte dans l'examen piloté par son ministère.

«Ça va faire partie de l'évaluation et de l'examen environnemental», avait-il assuré.

Les adversaires du gazoduc craignent que le projet encourage directement ou indirectement la production de GES dans l'extraction du gaz. D'autres, comme le Parti québécois, pressent Québec de faire en sorte que la canalisation ne transportera pas du gaz de schiste, produit par le processus de fracturation hydraulique.

Le gouvernement québécois n'est pas seul à se pencher sur le projet, qui prévoit la construction d'un gazoduc de 750 kilomètres entre le nord de l'Ontario et un port qui sera bâti près de Saguenay. Le gouvernement fédéral va également l'étudier par le biais de l'Office national de l'énergie.

La prédécesseure de M. Charette, MarieChantal Chassé, avait affirmé que Québec pourrait accepter ou rejeter le projet.