François Legault n'entend pas se mêler du conflit judiciaire qui oppose Ottawa à la Saskatchewan et à l'Ontario au sujet de la taxe sur le carbone, le premier ministre disant tenir à l'autonomie des provinces.

La Saskatchewan s'est adressée aux tribunaux pour contester le droit constitutionnel d'Ottawa d'imposer aux provinces une taxe sur le carbone. L'Ontario s'est ensuite joint à cette contestation. La province du premier ministre Doug Ford a par la suite intenté sa propre contestation judiciaire.

Le gouvernement fédéral exige que les provinces mettent en place d'ici janvier un régime de tarification de la pollution des gaz à effet de serre (GES), sans quoi Ottawa leur imposera sa propre taxe sur le carbone, sous la forme d'une redevance sur l'essence et d'autres combustibles. Cette façon de faire ne plaît pas à la Saskatchewan, pas plus qu'à l'Ontario. La décision fédérale ne vise pas le Québec, car il dispose déjà d'une bourse du carbone, un système de plafonnement et d'échange de droits d'émission de GES.

La Colombie-Britannique a décidé, elle, d'appuyer le gouvernement fédéral en intervenant dans les deux litiges.

Mais ce ne sera pas le cas du Québec.

François Legault n'a pas l'intention d'intervenir « ni d'un côté ni de l'autre », a-t-il déclaré vendredi matin.

Après avoir distribué des livres à des enfants malades qu'il visitait à l'Hôpital Sainte-Justine, à Montréal, le premier ministre a déclaré qu'Ottawa ne devrait pas forcer la main des provinces.

« M. Trudeau veut imposer aux provinces. Nous, on tient beaucoup à leur autonomie », a-t-il dit.

« Donc, on ne se mêlera pas de ce conflit entre M. Trudeau et certaines provinces. »

Pourtant, en campagne électorale, M. Legault avait promis que, s'il était élu, il serait l'allié de Justin Trudeau dans la lutte contre les changements climatiques. Une déclaration qu'il a répétée au principal intéressé peu après avoir pris le pouvoir à Québec.

Le Québec dispose d'une bourse du carbone depuis quelques années, un système adopté par le précédent gouvernement libéral, mais qui a l'aval du nouveau premier ministre.

Le premier ministre ontarien, Doug Ford, a aussi hérité d'une bourse du carbone du gouvernement libéral qui l'a précédé. Mais il a plutôt décidé de retirer la province de ce système auquel participe, en plus du Québec, la Californie.