Bien qu'il déplore les propos de François Legault sur l'« énergie sale » de l'Alberta, Justin Trudeau s'est gardé de sermonner le premier ministre québécois en conférence de presse mercredi.

M. Trudeau a plutôt indiqué qu'il avait appris, en tant que premier ministre, à éviter les propos qui peuvent diviser les gens d'un bout à l'autre du pays.

« Je ne réussis pas toujours, a-t-il reconnu. On n'est pas parfait, mais certainement mes efforts sont toujours d'essayer de rassembler les gens et je pense que c'est important pour tout leader politique. »

Le Devoir rapportait plus tôt dans la journée que, selon M. Trudeau, le commentaire de François Legault émis à l'issue de la rencontre des premiers ministres le 7 décembre ne contribuait pas à l'unité canadienne.

M. Legault avait affirmé qu'il ne se sentait pas « gêné de refuser de l'énergie sale » alors que le Québec « offre de l'énergie propre à un prix très concurrentiel », lorsque les journalistes lui avaient demandé s'il allait devoir se montrer plus flexible pour vendre ses projets d'exportation d'hydroélectricité.

Quelques premiers ministres, dont Blaine Higgs du Nouveau-Brunswick, avaient tenté des approches auprès de M. Legault pour la relance du projet d'oléoduc Énergie Est, abandonné par la société TransCanada l'an dernier.

Les propos de François Legault ont soulevé la grogne en Alberta. L'ex-député conservateur fédéral Brian Jean, qui a également été chef du Parti Wildrose à la législature albertaine, a incité les Albertains à boycotter des produits québécois. Le maire de Calgary Naheed Nenshi a été hué lundi lorsqu'il a voulu s'adresser aux Québécois en français durant un rassemblement propétrole.

Questionné sur l'impact des propos de M. Legault sur l'unité nationale lors de sa conférence de presse de fin d'année, M. Trudeau a affirmé que peu de Canadiens souhaitent du mal à d'autres Canadiens, qu'ils soient albertains ou québécois.

« Les Albertains sont en train de vivre des moments très difficiles, comme d'ailleurs des gens à Oshawa, comme des gens à Sydney au Cap-Breton, comme des gens un peu (partout) à travers le pays où ils vivent des moments d'incertitude [...], a-t-il dit. Nous devons réfléchir à comment on peut être là les uns pour les autres. C'est ce qu'on fait entre Canadiens. »

M. Trudeau a déploré l'usage de la « politique de division » et s'est engagé à rassembler les gens. Un message qu'il compte répéter en prévision de la prochaine campagne électorale fédérale.