Québec solidaire a fait de la « provocation » en permettant à ses députés de se présenter à l'Assemblée nationale en jeans, en souliers de course et en chandail à manches courtes, a dénoncé un ex-candidat du parti, samedi.

Dans une intervention percutante au conseil national du parti à Montréal, l'ex-candidat David Touchette a vertement critiqué le « dérapage » des derniers jours et montré du doigt la direction du parti pour avoir cautionné la tenue vestimentaire des députés Catherine Dorion et Sol Zanetti.

« S'habiller propre, chic, c'est une question de fierté, a dénoncé M. Touchette, qui oeuvre dans l'industrie de la mode. Alors si, par le nivellement par le bas, on pense s'adresser à la population de cette façon, je me questionne et j'ai besoin de réponses. »

Les deux élus de la région de Québec ont défrayé la chronique au cours des derniers jours parce qu'ils se sont présentés au Salon bleu dans une tenue décontractée.

Lors de son bilan de fin de session, la chef parlementaire Manon Massé a dit qu'elle aurait préféré passer la semaine à débattre d'environnement plutôt que de la tenue vestimentaire de ses députés.

Or, a fait valoir M. Touchette, le parti s'est prêté au jeu en autorisant que Mme Dorion et M. Zanetti à poser pour un quotidien, et en partageant l'article sur les réseaux sociaux.

« À deux reprises, des députés se sont présentés avec des vêtements qui ont fait réagir les médias, a dénoncé M. Touchette, qui a porté les couleurs du parti dans Lafontaine. Pendant deux jours, on a parlé de Québec solidaire à cause des vêtements et les gens ont dit que c'est les médias qui en ont parlé. Je m'excuse, mais il y a eu une provocation. »

Mme Massé a de nouveau défendu l'habillement de ses troupes en point de presse samedi.

« On n'a pas rappelé à l'ordre personne, que ce soit Émilise (Lessard-Therrien) avec ses bottes, Sol (Zanetti) avec ses running shoes ou Catherine (Dorion) avec ses Dr Martens, a dit Mme Massé. Ce qu'on souhaite c'est du respect et en ce sens-là nos députés n'ont dépassé aucune ligne. »

Selon elle, l'Assemblée nationale doit entamer une réflexion sur le code vestimentaire des élus. Celui-ci prévoit que les députés doivent maintenir le décorum et porter une tenue de ville.

« Personne n'a volontairement violé un code, a renchéri le député de Rosemont, Vincent Marissal. On respecte l'institution. On n'est pas des kamikazes vestimentaires. »