Après les funérailles d'État de grande envergure de la semaine dernière, les concitoyens de l'ex-premier ministre Bernard Landry ont eu droit à une cérémonie plus intime, samedi, à Verchères, une ville au sud de Montréal que le défunt habitait depuis plus de 30 ans.

« J'ai un ami qui m'a rappelé que Verchères était connue pour trois choses : pour Madeleine de Verchères, pour les chaloupes Verchères, mais ensuite pour Bernard Landry », a déclaré le maire de la municipalité, Alexandre Bélisle, peu avant l'événement.

« Le fait qu'il nous a quittés change notre portrait momentanément. »

Une centaine de citoyens se sont rassemblés en matinée à l'Église Saint-François-Xavier, située à quelques kilomètres de la résidence de M. Landry, devant le fleuve Saint-Laurent qu'il aimait tant.

Au son des cloches, à 10 h, le cercueil de Bernard Landry a été transporté dans la petite église, et derrière marchaient la veuve de Bernard Landry, Chantal Renaud, ainsi que ses trois enfants nés de son union avec la défunte Lorraine Laporte.

Le député bloquiste de la région, Xavier Barsalou-Duval, ainsi que la députée caquiste de Verchères, Suzanne Dansereau, étaient présents aux funérailles.

Des citoyens de la région venaient saluer leur concitoyen, mais aussi leur ancien député de Verchères, qui les a représentés à l'Assemblée nationale de 1994 à 2005.

Si M. Landry a été un ministre puissant au sein du gouvernement, avant qu'il ne devienne premier ministre, les habitants de la région se souvenaient surtout de lui comme un député présent, qu'ils voyaient souvent marcher le long de la route Marie-Victorin.

Il avait aussi aidé ses voisins, qui avaient lancé une pétition pour diminuer la vitesse sur cette route principale de Verchères.

« C'est un homme respectable qui aimait beaucoup le fleuve comme nous. On avait fait une pétition et il avait accepté de la signer. C'était quelqu'un qu'on aimait bien », a témoigné Louise Valiquette, qui habite tout près de la maison ancestrale de l'ancien premier ministre.

Fernand, un résidant de Contrecoeur qui a préféré taire son nom de famille, était impliqué dans l'organisation locale du Parti québécois et il voyait toujours M. Landry aux événements de la région.

« Dans toutes les réunions du Parti québécois et du Bloc québécois, les rassemblements, les épluchettes de blé d'Inde (il était tout le temps là) », a relaté l'homme, qui avait un drapeau des Patriotes comme écharpe.

Le maire Alexandre Bélisle a lui aussi souligné l'apport local de M. Landry, qui s'est impliqué notamment dans l'agrandissement d'une résidence pour personnes âgées, en plus d'être présent chaque année, jusqu'à tout récemment, aux célébrations de la Fête des Patriotes.

Les députés de la région ont aussi souligné la contribution de M. Landry dans les dossiers locaux. Il a été « plus qu'efficace » dans la campagne de financement pour la Colonie des Grèves de Contrecoeur, en 2008, a affirmé dans son discours la députée Suzanne Dansereau, l'ancienne mairesse de cette ville.

« C'est un modèle d'implication, un modèle d'amour pour le Québec. À chaque fois que les citoyens lui demandaient de l'aide, il était toujours présent », a résumé Xavier Barsalou-Duval.

Le député fédéral a souligné que même après sa retraite politique, M. Landry s'était impliqué dans le projet visant à ériger le buste de Ludger Duvernay, un patriote originaire de Verchères. Le buste avait été inauguré il y a un an, en compagnie de l'ex-premier ministre.