Le chef par intérim du Parti québécois (PQ), Pascal Bérubé, met en doute les véritables motivations des nombreux anciens péquistes qui occupent aujourd'hui des postes importants dans le gouvernement caquiste.

Jeudi, lors d'une mêlée de presse, M. Bérubé a laissé entendre que certains d'entre eux pouvaient être animés de motivations vénales, étant surtout attirés par la rémunération associée à leurs nouvelles fonctions.

Il était questionné à savoir s'il éprouvait un malaise devant le grand nombre d'anciens péquistes très en vue passés dans le camp caquiste et occupant des postes-clés au sein du gouvernement de François Legault.

Quelques exemples parmi d'autres : l'actuelle attachée de presse du premier ministre François Legault, Valérie Noël-Létourneau, a occupé les mêmes fonctions auprès de M. Bérubé dans le passé. Le directeur des relations avec les médias, Manuel Dionne, a été l'attaché de presse de l'ex-première ministre Pauline Marois, quand elle était dans l'opposition. Tandis que l'ex-président du Parti québécois et ex-député péquiste Jonathan Valois est aujourd'hui le directeur de cabinet du ministre de la Famille, Mathieu Lacombe.

Au sujet du changement de parti de M. Valois en particulier, M. Bérubé a dit qu'il aimerait bien « connaître ses raisons, je ne les connais pas ».

Mais il a risqué une réponse.

« Chacun assume ses choix. Ce sont des postes rémunérés, c'est pas des postes bénévoles. Tirez-en vos conclusions », a tranché le chef péquiste.

Il a rappelé que chacun faisait ses choix professionnels « selon ses valeurs, selon ses intérêts ».

« Ça leur appartient », a ajouté le chef par intérim du PQ qui rencontrait les médias en marge d'une brève cérémonie à la mémoire du fondateur du parti, René Lévesque, décédé le 1er novembre 1987.

La cérémonie, à laquelle assistaient une poignée de sympathisants, se déroulait devant la statue de l'ancien premier ministre, érigée à côté du parlement.

M. Bérubé a dit que son équipe, réduite à 10 députés le 1er octobre, ne donnait pas dans la nostalgie des belles années du PQ au pouvoir. « On est dans l'inspiration réelle » de l'héritage laissé par René Lévesque, a-t-il commenté.

Reculs et improvisation

Un mois jour pour jour après l'élection de François Legault, M. Bérubé a dit retenir « le haut degré d'improvisation » qui caractérise selon lui l'arrivée au pouvoir des caquistes.

« On se questionne sur le véritable degré de préparation de ce gouvernement », a-t-il dit, déplorant « des reculs sur des enjeux importants quant aux engagements qui avaient été pris » par la Coalition avenir Québec (CAQ) quand elle était dans l'opposition ou en campagne électorale.

Il cite notamment la question environnementale et la confusion autour du gel de la rémunération des médecins spécialistes.

« C'est certainement inquiétant », car le gouvernement envoie « des signaux contradictoires » dans plusieurs dossiers, estime le chef péquiste, qui dit avoir hâte d'en découdre avec le gouvernement en Chambre à compter du 27 novembre.