François Legault a affirmé mercredi qu'il n'a «aucun intérêt» pour l'exploration pétrolière sur l'île d'Anticosti.

Au terme d'une réunion de son cabinet, le premier ministre a affirmé sans détour que son gouvernement n'est pas chaud à l'idée de relancer l'aventure pétrolière à laquelle le gouvernement Couillard a mis fin l'an dernier.

«Il n'y a aucun intérêt de notre part, a dit M. Legault. Il n'y a pas de projet sur la table.»

Quelques heures plus tôt, le ministre des Ressources naturelles, Jonatan Julien, s'est montré intéressé à écouter tout promoteur qui manifesterait le désir de reprendre les travaux.

«S'il y a des projets qui arrivent, on va les regarder», a dit M. Julien à son arrivée au caucus des députés de la Coalition avenir Québec.

Cette ouverture était cependant accompagnée d'une mise en garde: tout projet d'hydrocarbures devra passer le test de «l'acceptabilité sociale», tant chez les «gens de proximité» que dans «l'ensemble du Québec», a expliqué le ministre.

M. Julien n'a pas exclu non plus de renoncer à faire reconnaître l'île d'Anticosti comme site patrimonial de l'UNESCO, une démarche initiée par la municipalité d'Anticosti et à laquelle le gouvernement Couillard et le gouvernement Trudeau avaient donné leur appui.

Mais M. Legault a jeté de l'eau froide sur cette éventualité quelques heures plus tard.

«On va suivre le processus de l'UNESCO», a déclaré le premier ministre.

Le ministre de l'Économie, Pierre Fitzgibbon, s'était lui aussi montré sceptique devant une possible reprise du projet pétrolier sur Anticosti.

«Ce n'est pas une priorité, a dit M. Fitzgibbon. On a beaucoup de priorités: ça fait trois-quatre jours que je suis en fonction et ce n'est pas dans nos priorités, c'est sûr.»

Il a également précisé que toute relance de l'exploration pétrolière ou gazière sur l'île devra obtenir l'acceptabilité sociale.

«C'est un dossier que le privé va financer, a dit M. Fitzgibbon. Et il y a beaucoup de conditions précédentes qu'on a établies qui ne sont pas encore respectées, alors il est trop tôt pour conclure.»

Le gouvernement péquiste de Pauline Marois avait lancé l'exploration pétrolière sur l'île en 2014 en la confiant au consortium Hydrocarbures Anticosti. Le gouvernement libéral de Philippe Couillard avait d'abord semblé favorable à poursuivre le projet, mais a changé de cap. Il a finalement mis fin à l'aventure en versant une compensation aux entreprises.