«Rien de surprenant» a été l'unique réaction du ministre de la Santé, Gaétan Barrette, vendredi, à la contestation judiciaire de son décret empêchant les dentistes de se retirer du régime public de soins dentaires.

Questionné en mêlée de presse sur ce recours entrepris par l'Association des chirurgiens dentistes du Québec (ACDQ), le ministre Barrette a déclaré n'avoir «rien d'autre dire».

L'ACDQ avait annoncé deux jours plus tôt son intention de contester devant les tribunaux l'arrêté signé par le ministre le 27 juillet dernier. Il avait ainsi interdit à tout dentiste de quitter le régime public durant les deux prochaines années et donc forcé le maintien de la couverture des soins dentaires pour les enfants âgés de moins de 10 ans et les prestataires d'aide sociale.

Reprochant au ministre Barrette de vouloir imposer une baisse de rémunération à ses membres, dont le revenu moyen se situe autour de 180 000 $ par année, l'ACDQ avait fait parvenir quelques heures plus tôt 2000 formulaires de retrait à la Régie de l'assurance maladie du Québec (RAMQ).

Or, un départ massif du régime public priverait quelque 620 000 personnes de soins dentaires gratuits, sauf en cas d'urgence.

Le président de l'Association, Serge Langlois, a vu dans la réaction du ministre Barrette un «bâillon gouvernemental» et une atteinte à la liberté de négociation des dentistes, dont l'entente avec le gouvernement est échue depuis avril 2015. Il réclame l'intervention du premier ministre Philippe Couillard dans les négociations.