À un mois du déclenchement des élections provinciales du 1er octobre, les préparatifs du Directeur général des élections du Québec (DGEQ) sont en voie d'être terminés.

Pour cette première élection à date fixe au Québec, le DGEQ a entre les mains un budget de 93,1 millions de dollars, une somme supérieure de 8,8 millions par rapport à la facture finale des dernières élections générales, en 2014. La hausse est toutefois semblable à celle observée entre les élections de 2012 et 2014 (+ 8,4 millions).

Le scrutin de cet automne sera par ailleurs le deuxième à être tenu en vertu des règles de financement public des partis politiques appliquées pour la première fois en 2014.

«En décembre 2012, des modifications législatives ont abaissé le plafond des contributions qu'un électeur pouvait donner [de 1000 $ à 100 $] et augmenté le financement public aux partis politiques. Le financement public est calculé dans le coût des élections», explique Julie St-Arnaud Drolet, de la direction des communications du DGEQ.

Les partis ont droit à un revenu d'appariement ainsi qu'à une allocation annuelle, à laquelle s'ajoute une allocation supplémentaire pour les élections.

Le mécanisme d'appariement permet aux partis de recevoir un maximum de 250 000 $ d'argent public pour la première tranche de 220 000 $ amassée. Pour la période électorale, cette somme double. En 2017, le DGEQ a versé 1,2 million en revenus d'appariement aux partis politiques.

Quant à l'allocation aux partis, elle est calculée proportionnellement au vote obtenu lors du scrutin précédent. L'année dernière, le DGEQ a versé 9,4 millions aux partis politiques.

Hausse des dépenses



Pour l'élection de cet automne, d'autres éléments que le financement public font une pression à la hausse sur les dépenses prévues. Il s'agit notamment de l'indexation de 6,4% des salaires. À elle seule, la masse salariale représente près de 50% du budget électoral.

De plus, le DGEQ prévoit devoir effectuer des travaux dans certains bureaux de vote (3,6 millions pour des rampes d'accès, par exemple) pour s'assurer que tous les électeurs, peu importe leur condition, puissent aller voter. L'achat de matériel informatique coûtera 1,3 million de plus qu'en 2014.

Il y a aussi une augmentation prévue des frais de poste de 1,7 million, pour le rappel auprès des quelque 6 millions d'électeurs (4,3 millions de dépliants seront envoyés dans tous les foyers). Pour ce qui est de la publicité diffusée par le DGEQ pour inviter les électeurs à exercer leur droit de vote, il devrait en coûter 600 000 $ supplémentaires; en 2014, le DGEQ avait récupéré sa campagne publicitaire de la précédente élection.

Logistique fin prête



Officiellement, le déclenchement électoral doit se faire le 29 août, donnant ainsi le coup d'envoi de la campagne pour le lendemain. Chacune des 125 circonscriptions du Québec a déjà un directeur de scrutin. Un réseau de soutien a même été mis en place. D'anciens directeurs de scrutin d'expérience et qui ont été formés pourront prendre le relais, si nécessaire.

«Tous les lieux de vote et les lieux de révision de la liste électorale [pour s'inscrire ou modifier son inscription sur la liste électorale] ont été ciblés. La plupart des baux sont signés, et des ententes ont été conclues dans les autres cas. Nous sommes donc fin prêts!», dit Julie St-Arnaud Drolet.

Dans l'entrepôt du DGEQ, 550 palettes de matériel sont en préparation pour être envoyées aux quatre coins de la province. Il s'agit notamment de 30 000 urnes et de 25 000 isoloirs.

Les bulletins de vote sont également prêts à être acheminés vers l'imprimerie. Il faudra toutefois attendre la fin de la période de déclaration de candidature, le 15 septembre.

Des tranches d'âge au poids électoral équivalent



Par ailleurs, les électeurs qui souhaitent travailler à l'occasion des élections peuvent soumettre leur candidature par internet.

Au total, ce sont quelque 84 000 personnes qui occuperont différents postes. La majorité d'entre elles travailleront le jour du scrutin à titre de préposés à la liste électorale, scrutateurs ou réviseurs, par exemple. Toutes devront recevoir une formation.

Les partis politiques qui sont représentés à l'Assemblée nationale peuvent recommander des travailleurs auprès du directeur de scrutin. Ils ont jusqu'au 14 septembre pour soumettre une liste.

Le DGEQ souligne également que, pour la première fois, trois grands groupes démographiques auront un poids électoral équivalent à l'élection du 1er octobre : les 18-39 ans, la génération X et les baby-boomers. Il s'agit toutefois d'une donnée théorique puisque tout dépend de la participation réelle au vote. En 2014, 71,43% des électeurs inscrits sont allés voter, en diminution de 3,17% par rapport au scrutin de 2012.

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COÛT DES ÉLECTIONS

• 2018 - Budget : 93,1 millions - Réel : À venir

• 2014 - Budget : 88,0 millions - Réel : 84,3 millions

• 2012 - Budget 78,0 millions - Réel : 75,9 millions