Estimant avoir «empêché une catastrophe financière» au cours de son mandat, le premier ministre Philippe Couillard prévient maintenant que «l'instabilité économique est à nos portes» et qu'il ne faut pas «prendre le risque» de changer de gouvernement. Et du reste selon lui, «pour le renouveau, ça prend de la continuité».

Au dernier jour de la session parlementaire vendredi, le chef libéral a tenu une conférence de presse pour dresser le traditionnel bilan qui, cette fois, a pris des airs de campagne électorale. «On s'est occupé des vraies affaires», lisait-on sur ses affiches, un écho à son slogan de la campagne de 2014.

Philippe Couillard s'est félicité de ne pas avoir «mentionné une fois le nom» de François Legault au cours de son allocution. Mais il ne s'est pas fait prier de s'en prendre à son adversaire par la suite, l'accusant par exemple, en anglais, de ne pas avoir «emprunté la voie de la noblesse» durant les quatre dernières années et d'avoir «traîné les gens dans la boue». 

«Combien de fois M. Legault a fait des points de presse avec vous au cours des derniers mois pour expliquer ses positions et défendre ses politiques? En fait, il n'est pas là, il ne veut pas être là. Je pense que c'est une stratégie de sa part d'être le moins visible possible pour ne pas répondre aux questions», a-t-il également affirmé. 

Son équipe avait distribué quelques instants plus tôt un communiqué sur le «bilan de la CAQ» et la nécessité selon elle que François Legault réponde à «un test de crédibilité» au sujet de ses engagements. 

Au cours de sa conférence de presse, Philippe Couillard a plaidé tantôt que son équipe incarne le changement et la relève, tantôt qu'elle représente la stabilité et l'expérience. Il a exprimé cette dualité en une phrase: «Pour le renouveau, ça prend de la continuité».

Philippe Couillard a fait la revue des réalisations de son gouvernement, insistant sur la fin de la spirale des déficits. «On a empêché une catastrophe financière. Vraiment empêché une catastrophe financière», a-t-il insisté.

«Sans cet élan économique, nous serions encore à l'heure des choix difficiles. Mais pourtant, cet élan demeure fragile.» Car «l'instabilité économique est à nos portes. Les décisions de Donald Trump sont une menace autant pour la stabilité économique du Québec que nos travailleurs, nos entreprises, nos agriculteurs. On va les défendre avec force et détermination».

Dans ce contexte, «pourquoi prendre un risque» en changeant de gouvernement? a-t-il lancé.