Le maire de Québec Régis Labeaume estime qu'il faut éviter la politisation du délicat dossier de la survie des médias au Québec, dont La Presse, qui souhaite effectuer un changement de statut et passer sous le contrôle d'un organisme à but non lucratif (OBNL).

En marge d'un discours prononcé mercredi midi devant les membres de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, M. Labeaume a dit être favorable à une intervention de l'État «si on tient à notre démocratie, si on la veut en santé». «Personnellement, comme citoyen et comme maire de Québec, je souhaite qu'il y ait le plus de médias possible qui puissent exprimer des opinions. Ça devrait faire partie de nos priorités. La survie de La Presse, la survie du Soleil, la survie du Devoir, c'est important», a affirmé le maire. 

La veille, les têtes dirigeantes de La Presse ont rencontré des députés à l'Assemblée nationale pour les convaincre d'abroger rapidement une loi privée datant de 1967. L'appui des élus est nécessaire pour enclencher le changement de propriété du journal. Le chef du Parti québécois Jean-François Lisée et la députée indépendante Martine Ouellet ont toutefois émis des réserves.

Le maire Labeaume dit constater que ces positions semblent dictées par l'imminence de la campagne électorale. «Mais je n'en dirai pas plus».

Selon lui, les gouvernements provincial et fédéral doivent soutenir financièrement les médias pour des raisons démocratiques. «Il ne faut pas que les gouvernements investissent directement dans les médias. Mais je verrais bien, comme dans d'autres domaines, qu'une bête indépendante comme le Conseil des arts, par exemple, ait un montant pour investir judicieusement et ainsi maintenir le plus de médias en vie au Québec», a expliqué Régis Labeaume.

Le 8 mai dernier, le président de La Presse Pierre-Elliott Levasseur et André Desmarais, co-chef de la direction de Power Corporation, propriétaire actuel de La Presse, ont annoncé la modification de la structure de propriété de La Presse. Un OBNL qui obtiendra l'appui financier de 50 millions de Power Corporation, doit être créé. Selon MM. Levasseur et Desmarais, ce changement doit assurer la pérennité de La Presse.