Réduction de 15 à 3 programmes d'aide. Salaires des employés municipaux couverts par les subventions. Moins de vérifications administratives. Québec simplifie l'aide accordée aux villes québécoises dans la réfection de leurs infrastructures.

Le ministre des Affaires municipales, Martin Coiteux, a annoncé la révision des programmes d'aide aux infrastructures lors d'un discours devant 1200 élus municipaux réunis à Gatineau aux assises de l'Union des municipalités du Québec. Alors que Québec compte investir 7,3 milliards sur 10 ans pour épauler les villes, l'élu a indiqué réduire de 15 à trois le nombre de programmes d'infrastructures en vigueur.

«Il n'y aura plus que trois programmes. Ils seront plus souples et il sera plus facile de s'y retrouver», a résumé M. Coiteux, qui quittera la politique en octobre. Il dit que la complexité des programmes était clairement ressortie comme un irritant lors de ses tournées auprès d'élus municipaux ces derniers mois.

Les nouveaux programmes permettront aux villes d'obtenir du financement pour des travaux même si les travaux sont réalisés par les employés municipaux. Pour l'heure, seuls les projets confiés au privé étaient éligibles à des subventions. «On se trouvait parfois à subventionner seulement une partie de certains projets, pas la totalité. Ça va représenter des économies importantes pour les villes», a indiqué le ministre.

Cette façon de faire pourra encourager les villes à partager leur personnel pour mener certains projets, puisque leur salaire pourra désormais être couvert par des subventions.

Ce changement a grandement plu aux villes qui en faisaient la demande depuis longtemps. «Nos employés municipaux sont compétents, ils sont capables de faire le travail. Le vieux réflexe, c'était de se demander si les villes essayaient de passer des dépenses pas vraiment reliées aux projets. Là, on est dans une relation de confiance», a indiqué Alexandre Cusson, président de l'UMQ. L'association des grandes villes québécoises espère maintenant qu'Ottawa emboîtera le pas à Québec en rendant les salaires des employés municipaux admissibles aux subventions, ce qui n'est pas le cas.

L'administration Plante a salué ce changement, estimant que Montréal pourra pleinement en bénéficier. «Rendre les travaux en régie éligibles aux programmes va vraiment donner un coup de main. Pour nous à Montréal, ça va vraiment être intéressant», a réagi Benoît Dorais, président du comité exécutif de Montréal.

Autre changement, les programmes imposeront moins de vérifications aux villes, qui devaient remplir plusieurs documents afin d'obtenir les fonds de Québec. Le gouvernement acceptera aussi de prendre une plus grande part du risque dans les projets. Martin Coiteux a convenu devant les élus que la facture de certains travaux peut augmenter non pas en raison d'une mauvaise gestion, mais en raison d'imprévus. Le ministre a donc indiqué que les trois programmes prévoient un «nouveau modèle de partage de risque qui va faire en sorte qu'on va se chicaner pas mal moins».

Cette révision des programmes est venue s'ajouter à l'engagement jeudi de tous les partis à Québec de transférer un point de TVQ aux villes. L'UMQ a ainsi tiré un bilan plus que positif de ses assises annuelles qui se déroulaient sur fonds d'élections provinciales à l'automne. «On avait des attentes immenses au début et les résultats sont vraiment au-delà de nos espérances», s'est félicité le maire de Gatineau, Maxime Pedneaud-Jobin.