Les déboires du Bloc québécois et de sa chef Martine Ouellet nuisent à la cause souverainiste, selon le chef péquiste Jean-François Lisée.

Il réagissait ainsi au plus récent sondage Ipsos-La Presse, paru jeudi, qui suggère que l'appui à l'indépendance serait à 31 % dans l'opinion publique, tandis que le Parti québécois récolterait la faveur de 20 % des électeurs.

Depuis plusieurs mois maintenant, la chef bloquiste est dans la tourmente: sept de ses 10 députés à Ottawa ont claqué la porte en février et veulent fonder un nouveau parti, tandis qu'elle subira un vote de confiance de ses instances dans quelques semaines.

En point de presse à l'Assemblée nationale, Jean-François Lisée a d'abord tenté de rester prudent à propos de l'incidence de la crise au Bloc québécois sur l'ensemble du mouvement souverainiste, mais il s'est finalement mouillé, devant l'insistance des journalistes.

Il a alors admis que cela n'aidait pas la cause indépendantiste.

À Ottawa, chez les députés dissidents qui ont quitté le Bloc, le constat est le même. Ils ne se sentent pas responsables de la situation actuelle, puisqu'ils ont quitté le Bloc, c'est donc à Mme Ouellette de mettre fin à ce vaudeville pathétique, selon les mots employés par le député Rhéal Fortin.

Au dire de M. Fortin, la façon dont Mme Ouellet gère la crise nuit au PQ, c'est évident.

Le dernier carré de fidèles du Bloc estime plutôt que ce sont les dissidents qui ont provoqué la crise en remettant en cause la démocratie au parti.

Selon le député bloquiste Xavier Barsalou-Duval, c'est largement exagéré de tout mettre sur le dos de Mme Ouellet.

Il a dit espérer que le prochain vote de confiance au Bloc, les 1er et 2 juin, soit un «début de sortie de crise».

Le sondage Ipsos a été réalisé du 29 avril au 2 mai, auprès de 2001 internautes. Comme il s'agit d'un échantillon non probabiliste, Ipsos n'applique pas de marge d'erreur, mais estime que son enquête est précise à plus ou moins 2,5 %, dans 19 cas sur 20.