Le NPD presse le gouvernement Trudeau d'exiger de Via Rail qu'il incorpore dans l'appel d'offres que doit lancer sous peu la société d'État afin de remplacer sa flotte vieillissante de voitures et de locomotives une clause de «seuil minimal de contenu local» afin de maximiser les retombées économiques au pays.

Via Rail compte renouveler une partie de sa flotte dans le cadre de son projet de train à grande fréquence qui coûterait 1,5 milliard de dollars. Le projet prévoit notamment l'aménagement d'une voie réservée aux trains de passagers dans le corridor Québec-Windsor.

Dans une lettre qu'il a fait parvenir au ministre fédéral des Transports, Marc Garneau, trois députés du NPD - Robert Aubin, Tracey Ramsey et Karine Trudel - jugent incontournable d'inclure une telle clause dans l'appel d'offres international pour s'assurer que l'argent des contribuables canadiens serve aussi à soutenir la création d'emplois au pays.

Les députés soulignent que plusieurs pays - les États-Unis et la Chine en tête - exigent des garanties de seuil de contenu local dans les appels d'offres qui touchent les projets de transport public.

Une telle clause permettrait d'ailleurs d'éviter que des trains soient construits à l'étranger, comme a décidé de le faire la Caisse de dépôt et placement dans l'appel d'offres pour construire les trains du REM. La Caisse a annoncé récemment que les trains seront construits en Inde, provoquant de vives réactions des partis de l'opposition à l'Assemblée nationale.

«Les États-Unis exigent un seuil minimum de contenu local de 65 % et demandent que l'assemblage final du matériel roulant du projet de transport public soit réalisé sur le territoire américain. D'autres pays, comme l'Afrique du Sud, établissent un seuil de contenu local de 65 % et utilisent les marchés pour la création d'emplois », affirment les élus néo-démocrates dans leur missive au ministre Garneau.

La Presse a obtenu une copie de la lettre hier.

«Devant le souhait de Via Rail d'acquérir de nouveaux trains et de nouvelles locomotives pour un investissement de 1,5 milliard de dollars, il nous apparaît incontournable que le gouvernement mette en place des balises permettant de garantir la création d'emplois chez nous», ajoutent les députés.

«Ainsi, à l'approche traditionnelle du plus bas soumissionnaire devraient s'ajouter comme critères de sélection du gagnant, des exigences quant à l'intégration de technologies canadiennes, à l'assemblage au pays et à la maximisation des retombées locales dans l'esprit du projet de loi C-344 que vous avez appuyé», soutiennent-ils.

Le projet de loi C-344, déposé à la Chambre des communes par le député libéral de Brampton-Centre, Ramesh Sangha, en avril 2017 aurait pour effet de modifier la Loi sur le ministère des Travaux publics et des Services gouvernementaux «afin de conférer au ministre le pouvoir d'exiger une évaluation des retombées locales que génèrent des travaux de construction, d'entretien ou de réparation».