Les rodéos québécois devront bientôt suivre un protocole pour assurer le bien-être des animaux, a affirmé mercredi le ministre de l'Agriculture, Laurent Lessard. Une déclaration qui survient alors qu'une analyse conclut que ces événements violent la loi qui protège les bêtes contre les mauvais traitements.

« On pense que les rodéos, au Québec et ailleurs, dans les meilleures pratiques, peuvent respecter le code de bien-être animal », a indiqué M. Lessard.

En collaboration avec le Festival Western de St-Tite, le ministère de l'Agriculture (MAPAQ) planche sur un protocole, semblable à ceux qu'on trouve dans d'autres exploitations agricoles. L'entreprise qui gère le plus important rodéo au Québec a soumis un projet et celui-ci est sous analyse au Ministère.

La démarche vise à identifier les meilleures pratiques pour assurer à la fois le bien-être animal, la sécurité des concurrents et celle du public qui assiste aux événements.

Le protocole pourrait entrer en vigueur dès cette année. Il régira les activités de la trentaine de rodéos qui ont lieu chaque année dans la province, mais aussi d'autres événements impliquant des animaux comme le Festival du cochon de Sainte-Perpétue.

« Quand on aura un protocole d'encadrement, on aura des suivis, a indiqué M. Lessard. De toute façon, ces rodéos sont filmés, on pourra voir l'encadrement. Je veux m'assurer que les professionnels qui sont au ministère, autant que les professionnels vétérinaires qui sont sur les lieux puissent avoir le meilleur cadre d'encadrement pour s'assurer que la tenue de rodéos respecte le bien-être animal. »

Les déclarations du ministre surviennent quelques heures après la publication d'une analyse du professeur de droit Alain Roy, de l'Université de Montréal, qui conclut que certaines épreuves au rodéo de St-Tite contreviennent à la loi sur le bien-être animal.

M. Roy fait partie d'un groupe d'opposants qui s'est adressé aux tribunaux pour empêcher la tenue d'un rodéo à Montréal. Il menace de lancer de nouveaux recours judiciaires si Québec n'intervient pas pour mettre fin au mauvais traitement des bêtes

La direction du Festival Western dit respecter la loi québécoise et souligne que ses activités sont suivies de près par des inspecteurs du MAPAQ. L'entreprise estime que l'analyse de M. Roy est fondée sur une interprétation abusive de la loi.