Le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, s'engage clairement à ce qu'un éventuel conseil des ministres d'un gouvernement de la CAQ soit paritaire entre les hommes et les femmes. Et il assure aussi qu'il réformera, lui, le mode de scrutin.

«Faut pas juste viser à avoir une parité pour le nombre de candidats-candidates, mais aussi une parité dans les comtés prenables, comme candidats et candidates, pour être capable d'avoir un bassin, puis d'avoir un conseil des ministres paritaire. C'est un engagement ferme que je prends pour le conseil des ministres», a-t-il précisé.

M. Legault a répondu aux questions des médias, lundi à Montréal, après qu'il eut participé à un panel sur la gouvernance au féminin, devant des femmes du milieu des affaires. Il y a pris part en compagnie de Véronique Hivon, vice-cheffe du Parti québécois, de la ministre de la Condition féminine, Hélène David, et l'ex-députée de Québec solidaire, Françoise David.

Dans le passé, il s'était déjà engagé à ce que la CAQ présente autant de femmes candidates que d'hommes. Il a été cette fois moins catégorique, bien qu'il l'espère toujours.

«Pour ce qui est des candidats-candidates, on va faire notre possible. On ne peut pas forcer des gens à être candidates. Actuellement, on a 50-50. On a nommé 11 candidates, 11 candidats. Mais il y a des comtés où on a trois femmes qui veulent être candidates et on a des comtés où il n'y en a pas. Donc, on travaille très fort pour essayer d'atteindre la parité, mais je ne peux prendre l'engagement pour les femmes», a-t-il lancé.

Réforme du mode de scrutin

Il compte notamment sur l'établissement du vote proportionnel mixte pour lui permettre de choisir davantage de femmes. Ce système permet à un parti de choisir des candidats à partir d'une liste, ce qui lui permettrait de privilégier alors des femmes.

Quand on a rappelé à M. Legault que les partis politiques font souvent la promotion d'une réforme du mode de scrutin quand ils sont dans l'opposition, mais qu'ils ont vite fait d'oublier leur engagement lorsqu'ils prennent le pouvoir, il a rétorqué: «je suis d'accord qu'on a un déficit de crédibilité, toute la classe politique, parce que Justin Trudeau l'avait promis; il ne l'a pas fait; le PQ l'avait promis et il ne l'a pas fait et le Parti libéral l'avait promis et il ne l'a pas fait. Moi, tout ce que je peux vous dire, c'est qu'un gouvernement de la CAQ va le faire».

Déjà au PQ

La vice-cheffe du Parti québécois, Véronique Hivon, présente au même événement, a fait savoir que le PQ avait déjà pris de tels engagements quant à la représentation des femmes.

«Clairement, dans notre programme, on a la parité; (on a) un engagement pour un conseil des ministres paritaire; on a un engagement pour les conseils d'administration paritaires pour toutes les sociétés d'État publiques et parapubliques», a souligné Mme Hivon.

Et le PQ va plus loin. «On a une idée innovatrice qui est de bonifier, dans les soumissions pour les entreprises qui (...) veulent obtenir des contrats avec l'État, de pouvoir bonifier les points qui sont octroyés quand la gouvernance est paritaire, avec un nombre significatif de femmes», a relevé Mme Hivon.

Dans les faits, ce forum sur la gouvernance au féminin ne devait pas prendre une tournure aussi politique. Il visait à discuter des moyens de favoriser la participation des femmes à la politique.

La ministre Hélène David, par exemple, a souligné l'importance du mentorat entre les femmes politiques d'expérience et les candidates moins expérimentées.

Et Françoise David a souligné que «les médias ne sont pas si terrifiants» et que les citoyens respectent les représentants politiques qui sont honnêtes et rigoureux.