Les autorités dévoileront « très rapidement » un plan pour compenser l'interruption en fin de semaine du train banlieue de Deux-Montagnes, a assuré mardi le ministre des Transports, André Fortin.

Dans un mois, la ligne qui relie Deux-Montagnes au centre-ville de Montréal ne circulera plus le week-end. Le service doit être interrompu en raison des travaux préparatoires à sa conversion en antenne du Réseau express métropolitain (REM).

Questionné à l'Assemblée nationale, le ministre Fortin a assuré que la Caisse de dépôt et placement, qui pilote le mégaprojet, planche sur différentes mesures pour éviter des maux de tête aux usagers de la ligne.

« Ils seront dévoilés très rapidement pour que les usagers sachent exactement à quoi s'en tenir », a assuré le ministre Fortin.

Cette promesse n'a pas rassuré le député de la Coalition avenir Québec, Benoît Charette. Il a fait valoir que les travaux débuteront dans moins d'un mois sans qu'aucun plan n'ait été présenté pour aider les usagers du train de banlieue.

Il a lancé la pierre au gouvernement Couillard, qu'il tient responsable du flou.

« On est en présence d'un nouveau manque de leadership parce qu'on n'a pas de mesures d'atténuation qui sont annoncées », a déploré M. Charette.

Plus tôt dans la journée, le chef du Parti québécois, Jean-François Lisée, a dénoncé l'interruption prochaine du service la fin de semaine sur la ligne de train de banlieue la plus achalandée du Grand Montréal. Il y voit une preuve que le REM entraînera une « régression » du transport collectif.

M. Lisée avait proposé récemment de placer le REM sur la voie d'évitement à la faveur d'un « Grand Déblocage ». La perturbation de service sur la ligne Deux-Montagnes milite pour cette option, a-t-il argué mardi.

« La mesure qu'on recommande, c'est de laisser la ligne de Deux-Montagnes tranquille, de ne pas y mettre le REM et à la place faire ce qu'on propose, c'est-à-dire d'augmenter le nombre de départs et de changer les wagons à un étage par des wagons multiniveaux qu'on peut construire au Québec », a indiqué le chef péquiste.

Perturbation normale, dit Couillard

Le premier ministre Philippe Couillard a fait valoir qu'il est normal qu'un projet de l'ampleur du REM cause des perturbations. Il a cité en exemple la reconstruction de l'échangeur Turcot, qui cause plusieurs problèmes de congestion.

En revanche, a-t-il souligné, la construction « accélérée » permettra une mise en service du nouveau train électrique dès 2021. Il s'en remet à l'Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) et aux élus municipaux pour trouver des solutions de rechange au train de Deux-Montagnes la fin de semaine.

« Il faut avancer, il faut faire ces projets et il revient aux autorités locales de transport et aux municipalités de proposer aux citoyens des solutions de rechange pendant les fins de semaine. »

 Du côté de CDPQ Infra, la filiale de la Caisse qui pilote le REM, on confirme que des mesures d'atténuation seront présentées sous peu. 

 « Très rapidement, on va arriver avec une campagne d'information qui va venir non seulement préciser les mesures, mais aussi les expliquer, a assuré le porte-parole Vincent Lacroix. Ça va se faire par les sociétés de transport, qui ont tous les outils en place pour communiquer avec leur clientèle. »

PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

Le chef du Parti québécois, Jean-François Lisée