Le premier ministre Philippe Couillard se dit «préoccupé» par la protection des sources journalistiques.

Renversant une précédente décision de la Cour du Québec, la Cour supérieure a ordonné hier à la journaliste Marie-Maude Denis de témoigner dans le cadre du procès de Marc-Yvan Côté et de l'ex-ministre libérale Nathalie Normandeau, et par le fait même de dévoiler les sources dont les témoignages ont mené à la diffusion de reportages à l'émission Enquête. Radio-Canada a indiqué sur-le-champ qu'elle interjetterait appel du jugement.

De passage à Rigaud ce matin, M. Couillard a rappelé l'engagement de son gouvernement à légiférer afin de mieux protéger les sources journalistiques.

«Oui, on est préoccupés, et c'est la raison pour laquelle on a fait une commission d'enquête [la commission Chamberland], a-t-il dit en mêlée de presse. La liberté de la presse est une partie fondamentale d'une société démocratique. [...] La protection des sources [en] fait partie. »

À la fin de l'année 2017, la ministre de la Justice Stéphanie Vallée et le ministre de Sécurité publique Martin Coiteux s'étaient en effet engagés à donner suite aux conclusions de la commission Chamberland, qui a notamment proposé l'adoption d'une loi pour protéger les sources journalistiques. Aucun échéancier n'est toujours fixé à ce sujet.

À Ottawa, quelques semaines auparavant, les députés fédéraux avaient adopté à l'unanimité le projet de loi S-231 sur la protection des sources journalistiques.