Le gouvernement Couillard a mis l'opposition en garde contre la « catastrophe » et le « détournement de fonds » que constituerait l'utilisation du Fonds des générations pour autre chose que le remboursement de la dette, mercredi.

Le premier ministre Philippe Couillard a confirmé que son gouvernement puisera 10 milliards dans le Fonds d'ici cinq ans pour accélérer le remboursement de la dette, tel que le rapportait La Presse ce matin.

La cagnotte, mise sur pied en 2006, s'élève actuellement à 13,7 milliards et elle recevra cette année une injection supplémentaire de 2,7 milliards. Québec prévoit y piger 2 milliards par année, sans toutefois cesser ses versements.

Mais à son annonce, le premier ministre a ajouté une mise en garde aux partis de l'opposition. Il les presse de renoncer à utiliser le Fonds des générations à d'autres fins que le remboursement de la dette.

« Ce serait une catastrophe, a prévenu le premier ministre. Le jour où c'est annoncé par un parti politique, la cote de crédit du Québec vient instantanément de fléchir. »

« Le Fonds a été créé pour réduire la dette, a renchéri le ministre des Finances, Carlos Leitão. Ce serait un véritable détournement de fonds si on prenait ces fonds pour les mettre ailleurs. »

Le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, a proposé l'an dernier de réduire la part des surplus budgétaires envoyés au Fonds des générations pour financer une baisse d'impôt.

Quant au chef du Parti québécois, Jean-François Lisée, il a proposé d'utiliser le Fonds pour financer des « investissements structurels » qui doperaient la croissance de l'économie québécoise.

Le ministre Leitão a par ailleurs confirmé qu'il présentera son budget le mardi 27 mars.

La CAQ plutôt favorable

Plus tôt en matinée, les partis de l'opposition ont accueilli plutôt favorablement la décision de Québec de puiser dans le Fonds des générations pour accélérer le remboursement de la dette.

François Bonnardel, leader parlementaire de la CAQ, juge que le plan est « une bonne nouvelle ».

« Je pense qu'il est important de considérer que la dette est importante au Québec », a dit M. Bonnardel, mardi.

Du côté du Parti québécois (PQ), la vice-cheffe Véronique Hivon n'a pas voulu indiquer ce que son parti ferait du Fonds des générations et préfère préciser ses couleurs lors du dépôt du budget.

- Avec la collaboration d'Hugo Pilon-Larose