L'opposition a dénoncé l'augmentation importante des salaires à la Caisse de dépôt et placement, mardi, le Parti québécois y voyant une « orgie de hausses libérales ».

Le PQ a pris le gouvernement Couillard à partie à l'Assemblée nationale, après que La Presse eut révélé que les charges d'exploitation et frais de gestion de la Caisse ont presque doublé entre 2014 et 2017.

« Le 1% est bien servi avec ce gouvernement, a dénoncé le député péquiste Alain Therrien. Après les dirigeants de Bombardier, après les médecins, c'est encore une fois le Parti libéral qui se met du côté des gloutons. »

Le député s'insurge tout particulièrement contre les hausses salariales. En 2013, la rémunération moyenne des employés de la Caisse s'élevait à 182 600$. Trois ans plus tard, cette somme était passée à 319 100$.

« Les gens qui déposent leur argent à la Caisse de dépôt, ils ont eu en moyenne 5% d'augmentation de salaire pendant ces trois années-là, a déploré M. Therrien. Et les gens qui vont gérer ces dépôts vont avoir 75% d'augmentation de salaire sur 3 ans. »

Selon M. Therrien, la performance de la Caisse ne justifie guère de telles augmentations. Son rendement de 9,3% en 2017 était légèrement inférieur à celui de la moyenne des caisses de retraite canadiennes.

Québec solidaire a pour sa part présenté une motion soulignant le « désaccord de la population québécoise face à la démesure des rémunérations des dirigeants des grandes entreprises ». Le gouvernement Couillard a toutefois refusé d'appuyer le texte.

Leitão défend la Caisse

Le ministre des Finances, Carlos Leitão, n'est « pas du tout » préoccupé par la hausse des salaires à la Caisse. Les sommes investies dans la rémunération et dans les frais de gestion sont le résultat de la diversification des activités de la société au cours des dernières années, a-t-il indiqué.

« La mission de la Caisse a changé, a souligné M. Leitão. Elle s'est beaucoup internationalisée. Elle a ouvert des bureaux à l'étranger. Ça coûte cher d'aller engager du monde à l'étranger. »

Au cours des dernières années, la Caisse a ouvert sept nouvelles antennes en Amérique du Nord, en Europe, en Asie et en Australie. Chaque nouveau bureau veille aux investissements de la Caisse sur différents continents, a noté M. Leitão, et chacun nécessite l'embauche d'experts rémunérés selon les normes locales.