Un dossier de maintien de l'équité salariale touchant des dizaines de milliers de travailleuses dans le secteur public au Québec, qui traîne en longueur depuis 2010, vient de connaître un tournant inédit.

Alors qu'un long et coûteux processus d'enquête venait d'être lancé par la CNESST (Commission des normes, de l'équité, de la santé et sécurité au travail), le gouvernement Couillard vient finalement d'accepter de s'asseoir avec les organisations syndicales pour en discuter.

La nouvelle a été confirmée à La Presse canadienne, jeudi en fin d'après-midi, par le secrétaire général de la FTQ, Serge Cadieux.

Il s'agit en fait d'une soixantaine de plaintes relatives au maintien de l'équité salariale, qui touchent des dizaines de milliers de travailleuses, qui occupent des postes à prédominance féminine: des secrétaires d'école, des auxiliaires en santé et services sociaux, des techniciennes en administration, par exemple.

Le gouvernement avait fait seul l'exercice de s'assurer du maintien de l'équité salariale - ce que lui reprochaient les organisations syndicales.

Des plaintes avaient donc été déposées en 2010. Et le dossier traîne en longueur depuis. Un processus de conciliation avait été lancé en 2013.

La CNESST venait finalement de convoquer les parties pour le processus d'enquête sur ces plaintes.

«Ça touche des milliers de travailleuses dans le secteur public et ça implique d'énormes sommes d'enquêter sur l'ensemble des plaintes. Donc, on ne savait pas combien de temps ça pouvait prendre», a noté Serge Cadieux.

Mais le gouvernement a soudainement retourné sa veste, selon M. Cadieux. «Aujourd'hui, j'ai parlé avec le sous-ministre au Conseil du trésor pour voir s'il n'y avait pas moyen de se rasseoir et de trouver une piste d'atterrissage. C'est la loi, là! Et, surtout, le Conseil du trésor vient de régler pour un demi-milliard avec les médecins spécialistes qui n'en ont pas nécessairement besoin. Il me semble qu'il y aurait de quoi à faire avec le monde qui en avait besoin. Et, finalement, ils ont accepté de s'asseoir», a rapporté le secrétaire général de la FTQ.

Les syndicats ont toujours estimé que cette question aurait dû être négociée. «On va se rasseoir avec le Conseil du trésor, avec la ferme intention d'en arriver à un règlement le plus rapidement possible, parce que la CNEEST, elle, a mis en branle son processus, et ils nous fixent un échéancier serré. L'horizon est court pour s'entendre. Il faut véritablement qu'on arrive à un dénouement à l'intérieur du mois de mars», a souligné M. Cadieux.

Les autres grands syndicats du secteur public sont également partie prenante de cette cause.